Quand elle avait reçu la lettre de son époux, qui n'était pas un grand amateur de correspondance, elle le savait, Vicoire en avait été bouleversée. Il était certains que son époux lui manquait. Certes, ses enfants la tenaient largement occupée. Leur donner tout l'amour dont ils avaient besoin et une éducation convenable était un véritable défi pour cette mère impliquée. Aussi, quel n'avait pas été son dilemme alors que son époux lui proposait de le rejoindre. C'était comme si on avait voulu mesurer lequel de l'amour conjugal ou maternel était le plus fort et qu'on avait posé l'un et l'autre sur une balance. Des années plus tôt, le choix aurait été vite fait, mais voilà un temps qu'Ambroise et elle était à présent réconciliés. Aussi, elle se surpris à être incapable de se décider. Elle était tant indécise qu'elle en avait parlé à Louison, sa femme de chambre, qui lui avait été d'excellents conseils.

En effet, elle ne s'était jamais absentée plus de quelques menues heures depuis la naissance de sa fille et moins encore depuis celle de l'héritier tant attendu. Elle pouvait bien s'accorder quelques jours de liberté amplment mérités comme s'en octroyait toutes les femmes de sa condition. De plus, son époux était un homme très occupé, si il venait à lui proposer de le rejoindre c'était bien parce qu'il aurait un peu de temps à lui consacrer et cela était essentiel pour eux. Puis les deux enfants ne seraient pas seuls, on prendrait grand soin d'eux, il était important qu'ils apprennent à se détacher d'elle et elle d'eux. Finalement, elle avait repris l'argument d'Ambroise, il était certain que dans ces bois aux couleurs automnales, elle peindrait de merveilleux tableaux.

C'était donc décidé, elle le rejoindrait.

Les préparatifs n'avait pris que quelques heures, le temps d'assembler ce qu'il lui faudrait pour se vêtir convenablement durant ce séjour et pour peindre, surtout. Il y avait tant à emmener et cela ne devait pas être abîmé, aussi elle les prit avec elle dans le carrosse, réduisant de plus de moitié l'espace dont elle pourrait profiter durant le voyage. Les au-revoir avaient été déchirant. Elle avait la sensation d'abandonner ses enfants, de ne pas les aimer à leur juste valeur et pourtant elle était heureuse de rejoindre son époux.

Le voyage dura longtemps, une éternité. Victoire passa deux nuit dans des auberges avant d'enfin arriver sous une pluie battante. Elle caressa une toile du doigt en se disant qu'il faudrait faire très attention qu'elle et ses amies ne prennent pas l'eau sans quoi elles seraient gâchées. Mais on ne lui laissa pas le temps de s'en inquiéter bien longtemps, alors que l'orage grondait au loin en l'inquiétant, il apparut dans son champs de vision, lui ouvrant la portière et couvrant ses épaules d'un vêtement pour la protéger avant de la guider à l'intérieur où il faisait bien plus sec et bien plus bon. Elle sourit doucement d'aise en se laissant débarrasser, donnant quelques consigne pour son matériel auquel elle était attachée. Cette pensée chassée de son esprit, elle se tourna vers son époux, le laissa poser un baiser sur son front alors que l'orage grondait à nouveau, il semblait se rapprocher, elle ferma les yeux en cherchant ses bras.

"Je m'en souviens oui..."

Comment l'oublier ? Elle sourit doucement en le contemplant. Il avait toujours su l'apaiser. Elle s'était toujours sentit en sécurité auprès de lui. Et sa peur des orages avait en effet été quelque chose qui les gardé liés de longues années. Naturellement, ses nombreuses infidélités passées avaient fait qu'il n'avait pas pu être toujours présent mais elle ne lui en tenait nullement rigueur, elle aimait son époux. En entrant dans leurs appartements, elle sourit, cela semblait confortable. Ca n'avait effectivement rine à voir avec ce dont elle était habituée mais elle s'en accommoderait parfaitement. Posant ses gants de voyage sur un guéridon, elle regarda par la fenêtre. Un léger soupire passa ses lèvres alors qu'un éclair venait déchirer le ciel en deux, se retourna vers lui dans un sourire doux.

"Ne vous en faites aucunement mon ami... Vous m'avez manqué aussi et je suis bien aise de vous retrouver voilà le plus important."

En revenant vers lui, elle prit ses deux mains dans les siennes, tout simplement heureuse. Elle du se hisser sur la pointe des pieds pour poser un calme baiser sur ses lèvres.