Qui peut réellement savoir s'il va naître dans une bonne famille ? Si, il aura de la chance dans sa vie ? Personne sauf peut-être les parents qui peuvent répondre à la première question, mais pas la deuxième. Marguerite est de celle qui sont nées dans une bonne famille, on pourrait même dire une très bonne famille. En effet, la petite qui a vu le jour le 29 septembre 1657 se voit offrir la grande famille de Lestrange. Elle est l’aînée de la fratrie et pourtant loin d'être la première fille. Vous me direz que cette phrase est étrange, mais, laissez moi vous en dire un peu plus sur cette affaire. Angélique, la mère de Marguerite, a connu le pire des scénarios pour des parents, la perte d'un enfant et son premier enfant était une fille. Margot est arrivée deux ans après la perte tragique de cet enfant et on peut dire qu'elle l'a toujours ressenti. Elle savait qu'elle était cet enfant pansement qui n'est là que pour offrir le réconfort qu'on peut avoir besoin après une perte. Mais qu'importe, elle avait tout de même l'attention de ses parents et c'était le principal.

L'éducation de Marguerite fut digne de son rang et de sa famille. Il était hors de question que la fille d'un comte soit illettré et targué de mauvaises manies et d'habitudes qui ne font pas son rang. Alors, Angélique a mis un peu d'honneur à ce que sa première fille soit convenablement éduqué et grâce à diverses gouvernantes elle le fut. Pour Marguerite, l'enseignement qui reste son point faible reste la broderie. Elle avait horreur de cette activité et se souvient encore d'avoir eu l'aiguille enfoncée dans les doigts. "Pourquoi est-on obligé de souffrir avec cet objet ?" Avait-elle un jour demandé. On lui avait simplement répondu qu'une dame de son rang devait savoir manier l'aiguille à la perfection. Margot s'était alors juré de ne plus jamais faire de broderie quand elle aurait sa propre maison. Mais il avait aussi un enseignement que Marguerite adorait. La harpe. Elle pouvait passer des heures à pincer les cordes pour en faire sortir le son mélodieux de cet instrument. C'était son exutoire et elle avait l'impression de vivre dans un autre monde quand elle commençait à jouer. Mais une fille de bonne famille doit savoir jouer d'un autre instrument et sa gouvernante lui avait demandé d'essayer le clavecin. Instrument que la jeune fille a en horreur autant par le son qu'il produit que par le fait de le jouer. Mais, ça, elle n'a pas le droit de le dire et doit simplement obéir.

Heureusement, il y a aussi des moments de jeux et de joies dans la ville de Marguerite et même-ci elle est l'ainée, elle aime passer du temps avec son frère Charles et sa sœur Victoire. Ensemble ils parcourent la résidence familiale et les jardins pour découvrir le monde et laisser pendant un instant leurs insouciances rependre le dessus. Marguerite adore les parties de cache-cache dans le jardin, d'ailleurs, elle n'est pas peu fière de son niveau. Faire du cheval est aussi une activité qu'elle apprécie bien que ce ne soit pas toujours correct, car Marguerite est du genre à monter comme les hommes surtout quand il s'agit de faire la course avec Charles. Elle vit une vie de rêve, on peut bien le reconnaître, mais, elle garde en mémoire qu'un jour tout ça s'arrêtera. Elle sait qu'elle est en âge de se marier et qu'elle doit faire un beau mariage. Mais c'est loin de lui faire peur et elle ose croire que Madame de Montespan va lui permettre d'atteindre des sommets et pourquoi pas un mariage royal. C'est peut-être trop de voir ça, mais, Margot est de celle qui sont ambitieuse et qui sont très douées pour attirer l'attention sur elle. Elle ne doute que très rarement d'elle. L'avenir seul pourra dire à Marguerite, si elle fera un mariage prestigieux et royal ou juste un simple petit mariage. Car il y a une chose dont Marguerite ignore encore l’existence et c'est bien l'amour qu'on peut avoir pour quelqu'un.