Olympe de La Trémoïlle
belladone Pseudo : Irina/Wild Concerto Multi-compte(s) : Émile Maupin, Julie de Sainte-Maure Célébrité : Sarah Bolger Crédits : Sweetie Plum. Messages : 196 Âge : 25 ans. Rang : Marquise de Listenois. Métier : Dame d'atours de Mademoiselle, herboriste à ses temps perdus. Situation matrimoniale : Mariée à Alexis de Bauffremont. | Sam 9 Juin - 4:18 | | Olympe de La TrémoïlleQui s'y frotte, s'y pique. Prénom(s) : Olympe Charlotte Amélie. ◆ Nom : de La Trémoïlle. ◆ Surnom : Aucun. ◆ Date de naissance : 30 janvier 1653. ◆ Âge : 25 ans. ◆ Orientation sexuelle : Hétérosexuelle. ◆ Situation matrimoniale : Mariée à Alexis de Bauffremont. ◆ Métier : Dame d'atours de la Grande Mademoiselle, herboriste à ses heures perdues. ◆ Religion : Ancienne protestante, convertie au catholicisme. ◆ Groupe : Jupiter. ◆ Célébrité : Sarah Bolger. ◆ Crédits : MKS & Tumblr. | Oh ! Bonjour ma toute belle ! Que puis-je pour toi aujourd'hui ? Une beauté aussi éclatante qu'éternelle ? Quelques philtres d'amour ? Ton avenir peut-être ? Ah moins que tu ne sois là aujourd'hui pour une raison plus sombre ? Vous savez que je ne viens que pour vos plantes médicinales, mère La Lune. Je n'ai nullement besoin de vos remèdes de charlatane et vous le savez sans doute. Si vous persistez, vous me verrez contrainte de m'addresser ailleurs.
Ah ! Le contraire m'aurait surpris, mais as-tu conscience des risque que tu as encouru pour venir jusqu'à moi à une telle heure par les temps qui courent ? J'espère que tu as été prudente en chemin. Vous me connaissez, mère La Lune. La précaution est ma priorité lorsque je me rends chez vous, n'est-ce pas? Et puis, je ne fais rien de mal. Les remèdes sur lesquels je travaille sont le genre de chose que toute paysanne en province connaît les secrets. J'ose espérer que vous ne me compromettrez en rien, n'est-ce pas?
Bien bien... Tu sais, on est jamais assez prudent en ce moment... Je préférais demander. Donc, revenons-en à l'affaire pour laquelle tu es venue me consulter. Es-tu seulement prête à en payer le prix ? Quelques louis sont une bagatelle, mère La Lune. Après tout, avec toutes vos questions indiscrètes, si vient le jour où je me compromettrai, ce n'est certainement pas à vous que je m'adresserai! D'ailleurs, je ne suis pas ici pour parler broutilles. Vous connaissez mes besoins, finissons-en! |
Prologue.
La Fronde : une guerre de Titans, d’où l’héritier dit Dieudonné devait en surgir victorieux, tel Jupiter précipitant ses parents dans le Tartare pour régner en maître absolu. En effet, il n’y avait qu’un seul homme en France qui pouvait prétendre au titre de dieu – et cela, les princes de la Fronde, Condé, Conti, Longueville, Chevreuse, Turenne, La Rochefoucauld, Bouillon, la Grande Mademoiselle, et plus tard Fouquet, l’avaient appris à leurs dépens.
La Trémoïlle? Un nom aussi ancien qu’illustre, et Henri-Charles, 4e duc de Thouars, était l’un parmi tant d’autres à rejoindre la cause du prince de Condé. Un allié de taille, et un fougueux militaire ayant connu son baptême de feu en Hollande.
Derrière lui, cependant, la personnalité imposante de sa mère, Marie de La Tour d’Auvergne, se faisait omniprésente. N’avait-elle pas, après tout, insisté pour que son fils garde la foi protestante après l’abjuration de son mari, et maintenu le statut de Thouars comme havre pour ses frères et sœurs coreligionnaires?
Il était, en effet, difficile de dire non à Marie de La Tour d’Auvergne, toute femme qu’elle fut, comme il fut impossible de lui dire non lorsqu’elle fit épouser à son fils aîné, en 1648, Amélie de Hesse-Cassel, elle aussi protestante. De nature douce, la bru possédait toutes les qualités que recherchait la matriarche chez une bonne épouse pour son fils – elle ne poserait aucun obstacle pour son autorité.
Olympe naquit en pleine Fronde en 1652, la première d’une fratrie très vite nombreuse. Cependant, pour la majeure partie de son enfance, au lieu de grandir avec ses frères et sœurs, le destin en ferait autrement.
1656.
« J’ai obtenu votre libération, Henri-Charles. Je m’attends donc à quelque chose en retour. »
Amélie gardait les yeux baissés, comme toujours face à sa belle-mère. Quelques chambres plus loin, la petite Olympe dormait du sommeil de la première jeunesse, ignorante du fait que son destin se déterminerait au cours des prochaines minutes.
« Il serait préférable qu’Olympe reste avec moi, » continua Marie, fixant Henri-Charles d’un air qui ne permettait pas de réplique, ni de refus. « Elle est assez jeune pour permettre une éducation qui ne sera pas interrompue par une mauvaise habitude quelconque, et assez âgée pour comprendre ce qui lui sera inculqué. »
Aux paroles de sa mère, pour la première fois depuis ce qui était certainement fort longtemps, Henri-Charles ne put s’empêcher de rire de mépris.
« Je vois mal cette charité de votre part comme une « libération », madame, » répliqua Henri-Charles. « Thouars n’a été qu’une autre prison jusqu’à présent. »
« Paris vous a-t-il donc tant grisé que vous ne supportez plus la province? » répondit Marie, froide et moqueuse tout à la fois. « J’ai cru que votre séjour à Amiens vous avait assagi. Je vois bien qu’il n’en est rien, puisque vous prévoyez maintenant vous exiler en Hollande à nouveau. »
« Vous n’en sembliez point si dédaigneuse par le passé, mère. »
Marie leva les yeux au ciel. « Amélie est une perle rare, sans l’ombre d’un doute, » concéda-t-elle. « Une bonne éducation pour une demoiselle bien née ne se donne qu’en France, et pour Olympe, je m’en chargerai personnellement. Je ne pourrai mourir en paix que si elle épouse un gentilhomme protestant et français. Après tout, Henri-Charles, puisque vous avez décidé de m’abandonner, peut-être me laisser un souvenir de vous? »
Henri-Charles serra des dents, jetant un coup d’œil rapide du côté de son épouse. Mais c’était peine perdue : Amélie fixait obstinément sa broderie.
Après Amiens, Henri-Charles de La Trémoïlle était à nouveau pris au piège.
1656-1665 - Interlude.
Pour ce qui était de l'éducation d'Olympe, bien qu'elle n'était pas allée de main morte pour en obtenir la responsabilité, Marie de La Tour d'Auvergne ne manqua nullement à son devoir.
L'enfant apprit non seulement à lire, à écrire, à danser, ou à maîtriser les menus travaux réservés à ces dames: elle était une La Trémoïlle aussi bien qu'une La Tour d'Auvergne, et son intelligence devait faire honneur à sa famille - ou du moins, à sa grand-mère.
Marie de La Tour d'Auvergne l'éleva dans la foi protestante, et ne pouvait que prier que tout ce qu'elle avait transmis permettrait à l'enfant de ne jamais céder à la tentation des grandeurs en abjurant la vraie foi. Car, tout militaire qu'Henri fût, Marie n'était pas aveugle sur son propre fils: malgré toutes ses belles lettres à Oliver Cromwell, le félicitant sur sa gouvernance d'un État décidément protestant, Marie avait eu vent lors des dernières années des lectures de son fils, soupesant le pour et le contre de l'argument papiste. Il y avait de quoi craindre le pire.
Olympe, au premier abord, paraissait une enfant facile, se laissant docilement élever et éduquer. Mais Marie, bien sûr, n'était pas sotte: sous la couverture de douceur et de gentillesse, sans doute héritée de sa mère, Olympe avait hérité de sa volonté de fer et de son intelligence, devenant évidentes dans les réflexions de la petite à des questions peut-être trop complexes pour toute autre enfant de son âge.
Marie ne se doutait point que, sans doute, elle irait loin, et qu'enfin, elle serait la fille digne d'elle qu'elle avait toujours désirée... même si, sans doute, elle ne vivrait pas assez longtemps pour voir Olympe fleurir en une magnifique jeune femme.
1665.
C'était une jeune adolescente grave, vêtue d'une robe noire sévère qu'Henri-Charles de La Trémoïlle retrouva, après près de dix ans d'absence. Son sourire était timide, et son bonheur d'être réunie avec les siens après une si longue séparation semblait davantage poli que sincère.
La grande dame qu'était Marie de La Tour d'Auvergne avait rejoint son Créateur en l'an de grâce 1665, et fut regrettée par tous ceux qu'elle avait protégés tout au long de sa vie.
La jeune fille, une fois revenue parmi les siens en Hollande, demeura distante vis-à-vis de parents et de frères et soeurs qu'elle avait très peu connus. Son père était souvent absent, machinant déjà un retour en grâce qui devait se produire dans quelques années; sa mère, tendre et soumise, l'ennuya très vite, après avoir été habituée à la personnalité dominante de Marie de La Tour d'Auvergne; ses frères et soeurs, quant à eux, se montrèrent sauvages et timides dès le début.
Olympe, sous des dehors immuables, ne laissait rien paraître de sa douleur: pour elle, en effet, il lui semblait avoir perdu le seul membre survivant de sa famille. Elle avait beau porter le nom de La Trémoïlle, elle était une La Tour d'Auvergne de bord en bord, même si elle ne possédait pas leur exubérance guerrière, du moins en apparence, et elle n'avait en rien oublié les préceptes rigides de grande dame de sa grand-mère.
Comme remède à sa tristesse, elle se prit très vite à converser avec les cuisinières, qui, pour désennuyer la jeune fille, lui enseignèrent quelques secrets de campagne sur les herbes médecinales. Olympe, à leur grand plaisir, avait une excellente mémoire et apprenait vite et bien, si bien que l'une des cuisinières, dont la fille aînée travaillait pour l'apothicaire du village voisin, proposa même à Olympe de pousser son apprentissage plus loin, lui montrant les mixtures et les différents ingrédients utilisés - y compris, bien sûr, les mélanges potentiellement nocifs ou mortels. Bien sûr, il ne fallait en aucun cas les utiliser en mal: il fallait simplement être bien averti, car mieux vaut prévénir que guérir... De toute façon, Olympe ne connaissait personne qu'elle pouvait détester au point d'en vouloir sa mort - quelle idée, pensait-elle alors.
Peut-être un jour, cependant, ce serait le genre de pensée juvénille qui la ferait rire d'ironie et de mépris tout à la fois.
1669-1674.
Ce fut sans trop d'émotion qu'Olympe, à l'âge de dix-sept ans, quitta sa famille, revenue dans le château ancestral de Thouars depuis 1667, pour rejoindre sa tante Élisabeth à la Cour et "finir son éducation", selon les mots de son père. Olympe, bien sûr, n'était pas dupe: une fouille dans les lettres de son père lui avaient fait découvrir sa correspondance maintenue avec l'évêque d'Amiens, réalisant la prédiction de Marie de La Tour d'Auvergne qu'Henri-Charles se ferait catholique. Olympe, par une abjuration et un bon marriage, serait un pion parmi d'autres sur l'échiquier qui, à la fin de la partie, lui permettrait de regagner sa place parmi les courtisans entourant le Roi.
D'être ainsi utilisée ne troubla pas Olympe pour autant: elle retenait bien les leçons de Marie de La Tour d'Auvergne, si ce n'était que de son exemple lorsqu'elle avait intercédé pour la libération de son fils lors de la Fronde. Rejoindre Paris et fuir Thouars, d'ailleurs, l'enchantait, et lui ferait voir un tout autre monde que celui d'une famille pour qui elle éprouvait, à vrai dire, assez peu d'attachement.
Élisabeth était, comme par hasard (sic), catholique. Elle amadoua Olympe avec des robes chatoyantes, des promesses de bals et de fêtes qui faisaient la renommée de la Cour, le tout, bien sûr, en échange de la promesse d'assister à la messe. Olympe se montra d'abord récalcitrante, imaginant déjà sa grand-mère tempêtant contre elle et maudissant son nom du haut des cieux. À la fin, telle Marguerite qui, un siècle plus tard sous la plume de Goethe, céderait à la tentation offerte par la boîte de bijoux, Olympe finit par céder et abjurer.
Était-ce là la seule raison? Peut-être, du point de vue de la tante Élisabeth, qui ne voyait en Olympe qu’une jeune fille timide comme les autres, mais il en était tout autre pour cette dernière. La jeune femme, discrète mais clairvoyante, avait bien remarqué que sous la couche dorée et chatoyante de la Cour de France, il n’y avait qu’intrigues et machinations, le tout dominé par la loi non pas du plus fort, mais du plus rusé.
Elle avait appris la véritable histoire de la Fronde, que sa grand-mère et son père lui avaient soigneusement cachés tout au long de sa vie, et attribua la disgrâce de sa famille à l’isolement dans lequel elle avait vécu pendant toutes ces années, sa grande sensibilité cachée par une froideur stoïque que Marie de La Tour d’Auvergne lui avait inculqué comme vertu. Elle se jura, avant d’abjurer, qu’une telle chose ne lui arriverait jamais.
Son père et l’aîné de ses frères, Charles-Belgique, abjurèrent eux aussi, très peu de temps après elle, une nouvelle qui ne fit qu’augmenter l’indifférence d’Olympe face aux deux champs de la chrétienté de France. Catholique ou protestant, Dieu existait, et le reste était sans importance, bien qu’elle fût assez fine pour ne pas proférer une telle hérésie tout haut. Le catholicisme était la religion du pouvoir : si le protestantisme venait un jour à le devenir, à son tour, elle changerait alors de côté sans remords.
Et après tout, les rouages de la Cour pouvaient lui appartenir, tout comme son père tentait de s’en réapproprier : de pion, elle pouvait devenir reine, si elle possédait la bonne stratégie pour arriver au bout de l’échiquier.
Elle ne resta pas sous la tutelle de sa tante Élisabeth : sans doute en récompense de son abjuration, son père obtint pour elle une charge : une place comme dame d’atours dans la Maison de la Grande Mademoiselle, Anne-Marie-Louise d’Orléans, ancienne Frondeuse et amie du duc de La Trémoïlle.
Mademoiselle était, comme l’affirmait sa réputation, aussi fantasque que fière : et, pour les gens de sa Maison, c’était le secret le moins bien gardé de la Cour qu’elle avait épousé le duc de Lauzun en secret. Olympe, heureusement, fit preuve de suffisamment de finesse pour, du moins, rester dans les bonnes grâces de Mademoiselle, qui, de son côté, se prit d’amitié pour elle. La princesse était, pour tout dire, un peu trop pour qu’Olympe l’appréciât réellement : mais la protection de la cousine du Roi, bien que ce ne fut en aucun cas un idéal, vu le peu d’influence de Mademoiselle, n’était tout de même pas trop négligeable.
1675-1678.
Ce fut Mademoiselle, de concert avec Henri-Charles de La Trémoïlle, qui arrangea son mariage.
En effet, on lui présenta, au cours de ses années passées à la Cour, quelques gentilhommes dont on lui vantait les « innombrables » qualités. Olympe, bien sûr, n’était pas dupe : il s’agissait de partis potentiels.
Il n’y en eut qu’un parmi tous qui retint son attention : Alexis de Bauffremont, marquis de Listenois, d’un coin de la France quasi-partagé avec le duché de Lorraine. Elle se refusa, après quelques rencontres, de jeter son dévolu sur lui : elle n’aurait en aucun cas le loisir de décider de son mariage, et il valait mieux ne pas être déçue.
Contre toute attente, ce fut lui que son père choisit : il était, après tout, bon catholique, histoire de rendre sa conversion au catholicisme plus crédible, et d’une excellente famille remontant au XIe siècle, digne de familles aussi illustres que La Trémoïlle et La Tour d’Auvergne.
Alexis était, disait-on, l'enfant terrible de la famille: une véritable tête brûlée, tenant tête à tous ceux l'opposant, là où Olympe était douceur (du moins en apparence) et prudence. Cependant, contrairement à bien d'autres alliances arrangées, il s'enticha d'elle comme elle tomba amoureuse de lui. Ils se complétaient bien, reconnaissant l'un dans l'autre une intelligence semblable, et l'attachement se mua en une certaine possessivité semi-protectrice, semi-jalouse.
Une petite fille leur naquit l'année suivant leur mariage, et elle fut baptisée Éléonore. Si la famille d'Alexis s'était montrée déçue, attendant un fils pour continuer la lignée, les parents ne s'en soucièrent guère. Ils avaient tant d'années en avant d'eux, nullement inquiétés par l'avenir. Un garçon viendrait bien vite...
Olympe admirait peut-être la fougue et la joie de vivre de son époux: mais elle n'était pas aveugle sur ses défauts... et elle refusait de perdre sa bonne fortune.
L'herboristerie lui fournissait, fort heureusement, une distraction à ses soucis. Mais, par souci de discrétion, elle obtenait ses herbes et ses poudres des bas-quartiers de Paris: après la mort suspecte de Madame et les enquêtes ça et là de Monsieur de La Reynie sur le commerce des poisons, Olympe ne tenait absolument pas à être mêlée à cette affaire. Son erreur, cependant, fut d'assumer que le commerce des poisons provenait certainement d'apothicaires desservant les puissants et chèrement payés par leurs nobles clients. Sa fournisseuse, la Corriveau, lui proposait malicieusement philtres d'amour et faiseuses d'ange et, pour davantage horrifier la jeune dame, lui glissait mot de messes noires pour obtenir quelques poisons spéciaux. Olympe, bien sûr, ne cachait pas son indignation face à ce qu'elle considérait de basses pratiques.
Mais, face à l'énorme piège de chasse qu'était Versailles, elle ne pouvait s'empêcher de se demander, parfois, s'il fallait dévorer, ou se laisser dévorer.
Pseudo : Irina/Wild Concerto. ◆ Âge : 22 ans. ◆ Trouvaille du forum : Je reprends le RPG après 3 ans de pause et je cherchais un fofo sur Versailles! ◆ Avis sur le forum : Que dire, sinon qu'il est superbe? ◆ Le mot de la fin : Je risque d'être un peu rouillée niveau RP, mais j'espère me réadapter vite! ◆ Rang souhaité : Belladone. | |
- Spoiler:
Pardonnez-moi, je cherche à me rendre dans les jardins, le roi y organise ce soir une fête superbe mais avec tous ces déménagements, je suis totalement perdu quelque soit le lieu où je me trouve ! Pourriez-vous m'aider ma chère ? Au « ma chère » quelque trop familier, Olympe se retint de sourciller. Cet homme n’était, après tout, qu’un parfait étranger dont elle ne connaissait même pas le nom. Néanmoins, elle s’efforça de sourire poliment. Il suffit de tourner à droite, monsieur. Vous arriverez tout de suite dans la galerie, et de là, il faudra simplement traverser la salle qui suit pour arriver à la sortie vers les jardins. Merci ! Je ne saurais vous exprimer toute ma reconnaissance. Mais, vous qui m'êtes d'une aide si précieuse, saurez-vous me dire où je puis trouver quelqu'un capable de m'aider dans une affaire délicate ? Gabriel de La Reynie s'est montré si zélé qu'il nous a assurément privé de certains services que ces diables pouvaient nous rendre. L’amabilité venait donc de là. Tout de même, il fallait être imbécile pour demander une telle chose au premier venu. Le Roi, sans l’ombre d’un doute, employait certainement une armée d’espions… à moins que l’amabilité de l’interlocuteur d’Olympe fût un masque pour cacher sa véritable fonction. À cette dernière pensée, la jeune femme ne put s’empêcher de frissonner. Elle n’avait rien fait de mal – du moins, pas de son point de vue, et pas encore. Je ne mêle point aux affaires de M. de La Reynie, monsieur, répondit sèchement Olympe, et encore moins à ceux qui font l’objet de sa ire. Mais le jour viendrait, peut-être. Mais cet inconnu n’avait pas besoin de le savoir. D'ailleurs, en parlant de service, vous me semblez des plus agréables... Peut-être pourriez-vous m'en rendre un ? Cette fois, c’en était trop. Olympe se retint de justesse de répliquer qu’elle était mariée – après tout, la Cour était sans doute le dernier endroit au monde où l’on demeurait fidèle, et la plupart des courtisans n’avaient sans doute pas sa chance. Jouer les vertueuses ou les dévotes à son âge la feraient passer pour une oie blanche, et ce n’était en aucun cas une réputation qu’elle souhaitait s’attirer. Je suis certaine qu’il y a en ce pays-ci bien des jeunes demoiselles qui seront plus qu’heureuses de vous rendre service, Olympe se contenta de répliquer. Je ne suis pas l’une d’elles. Et, sans attendre une réponse, elle s’éloigna de l’étranger.
Dernière édition par Olympe de La Trémoïlle le Mar 22 Jan - 15:20, édité 14 fois |
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