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 Elisabeth du Plessis

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Lun 13 Nov - 18:02

Elisabeth du Plessis

« La curiosité éveille le désir, et le désir embellit toujours son objet. »
Prénom(s) : Elisabeth est son nom de baptême, mais c'est toujours Elsa. Rares sont ceux qui l'appellent autrement, même les plus distants. ◆ Nom : du Plessis. ◆ Surnom : Elsa. ◆ Date de naissance : 23 juillet 1640. ◆ Âge : 27 ans. ◆ Orientation sexuelle : Hétéro. ◆ Situation matrimoniale : Tout juste fiancée à Alexandre. Un sacrifice qu'elle s'est proposé de faire car ils sont tous deux forcés de se marier et elle sait que lui ne la forcera jamais à rien, la laissera aussi libre qu'elle puisse être. ◆ Métier : Anonymement, Elsa a écrit deux ouvrages fracassants qui font fureur chez les roturières et se passent sous le manteau chez les dames de la cour. ◆ Religion : Elevée dans le religion chrétienne, Elsa n'en est pas moins athée et considère la religion comme largement responsable de l'oppression des femmes. ◆ Groupe : Nobles. ◆ Célébrité : Anna Brewster. ◆ Crédits : Coatlicue.
Eh toi ! Ma jolie, qu'est-ce que tu fais dehors toute seule à une heure si tardive ? Je ralentis légèrement ma marche et hausse les épaules en observant le badaud qui se tient devant moi. N'étant pas de nature craintive, je ne suis pas apeurée. Je reste tout de même sur mes gardes, parce que je ne connais pas ce monde aussi bien que je le crois. "Eh bien, je prends l'air." C'est qu'il faudrait pas qu'il t'arrive malheur ma belle, le vieux Claude peut te raccompagner tu sais ! T'imagine ma mignonne, tu t'retrouves face à deux gars qui s'en prennent à toi, ils pourraient en vouloir à ton argent, à ta vie, à autre chose... Tu ferais quoi ? Mes sourcils bruns se haussent et je laisse échapper un léger rire tout en continuant à marcher. Ce badaud n'a pas l'air décidé à me laisser tranquille, alors je vais peut-être lui faire comprendre, gentiment bien sûr, que je n'ai pas besoin d'aide et que je sais me débrouiller toute seule. "Si j'ai besoin d'aide, je penserais à vous. Mais, vous savez, je suis grande, je sais me défendre toute seule. Ce n'est pas parce que je suis une femme que je suis incapable de m'occuper de moi-même !". Ah j'te l'dis ! Tu s'rais bien contente que j'sois là si ça arrivait. Mais d'ailleurs, j'ai jamais été très physionomiste mais je me souviens pas de ton visage. Tu viens souvent par ici beauté, parce que l'on peut pas vraiment dire que ce soit un endroit très recommandable pour une fille comme toi ? Je soupire lourdement et attrape les pans de ma robe avant d'accélérer le pas, légèrement irritée que l'on me prenne pour une petite chose fragile. "Bonne soirée, monsieur !" Je n'avais définitivement pas envie d'échanger avec lui, puisqu'il n'écoutait visiblement pas ce que je tentais de lui dire depuis désormais plusieurs minutes. C'est ainsi que je rentrais chez moi, ayant vérifié que le badaud ne me suivait pas. !
Relevant légèrement les pans de ma robe, je m’asseyais enfin sur la chaise et détachais délicatement mon collier, sur lequel pend une clé. Après l’avoir insérée dans le tiroir, j’attrapais mon journal et trempais ma plume dans l’encre que mon père m’a offerte. Mon père et moi avons toujours été très proches, j’ai eu la chance qu’il m’offre une éducation différente de celle que je recevais en tant que jeune fille.
C’est grâce à lui que j’ai très rapidement développé un goût pour l’indépendance et la liberté.
Si vous me demandez de choisir entre passer mon après-midi à monter à cheval et me mêler aux fêtes mondaines des gens de mon rang, je n’hésiterais pas à choisir l’équitation.
Les animaux m’ont toujours fasciné ; depuis toute petite, je voue une passion débordante à la nature, et je ressens le besoin d’écrire, parfois durant des heures.
Une fois que j’ai ouvert mon journal, je note la date du jour et commence à rédiger.

12 juin 1667
Cette nuit, je me suis souvenue d’un élément de mon enfance qui m’a particulièrement touché. Je le note sur papier, avant que ma mémoire ne le range dans un coin et me donne l’impression de l’avoir oublié.

Le matin du 24 juillet 1650 était une journée comme les autres. Accompagnée d’Alexandre, mon fidèle ami, je m’amusais tellement que j’en avais le hoquet. En effet, nos rires résonnaient dans toutes les pièces de l’hôtel particulier de mes parents, les du Plessis. Dès que j’ai su me tenir debout sur mes deux pieds, j’ai commencé à faire savoir au monde entier que je n’étais pas d’accord. Quand il fallait marcher, je courais. Lorsqu’il fallait se taire, je parlais. Les jours où l’on m’apprêtait avec de somptueuses robes, je me rendais dans la forêt et me trainais dans la boue, rien que pour le plaisir de voir la tête de ma mère. C’était moins drôle lorsqu’elle me punissait, mais je vous promets que si vous aviez connu l'expression horrifiée de Madame du Plessis, vous auriez fait n’importe quoi pour la voir chaque jour. Alors, être privée de sortie me rendait triste, mais le pire était lorsque ma mère m’interdisait de voir Alexandre.

Heureusement, ce jour-là, je n’avais aucune punition et je pouvais passer du temps avec Alexandre. Aujourd’hui, j’avais décidé de lui donner de l’espoir : je l’avais laissé prendre de l’avance, pour qu’il s’imagine qu’il était plus fort que moi. Sottises, bien entendu. Lorsque j’ai jugé qu’il avait eu son temps de gloire, je l’ai rattrapé et j’ai touché son épaule. Prenant ma plus belle voix, je lui avais lancé « C’est toi le chat ! » avant de le laisser en plan.
Après quelques minutes, je me retournais en continuant de courir et m’adressais à lui : « Allez, plus vite Alexandre ! Je suis sûre que tu ne peux pas me rattraper ! ».
En disant cela, je ne pensais pas qu’Alexandre accélérerait. Prise de peur à l’idée qu’il ne me rattrape, je pressais ma course et me retournais une dernière fois. C’est à ce moment-là que mon ami s’effondra devant une porte, action qui me procura un fou rire incontrôlable.

Une fois que je l’ai aidé à se relever, nos pères apparurent devant nous. Même si le mien était très indulgent, je ne souhaitais pas prendre de risques et tentais de contenir mon rire, difficilement.
Après que l’on ait été renvoyé dans mes appartements, nous nous effondrons au sol. N’aimant pas rester à l’intérieur, j’allais proposer à Alexandre de sortir discrètement dans les jardins, mais il me devança et m’annonça que mon père et le sien discutaient précédemment. Étant très curieux, il avait écouté leur conversation et avait appris que lui et sa famille allaient venir s’installer à Paris, avec nous. Rapidement, Alexandre déposa un baiser sur ma joue, heureux tout comme moi à l’idée que nous allions passer plus de temps ensemble, et je lui proposais de se rendre dans les jardins, ayant envie de prendre l’air.
Une fois sur l’herbe tondue, je m’étais laissée tomber en arrière, apercevant déjà ma robe blanche changer de couleur à cause des brins d’herbe. Au diable les futures représailles de ma mère, je me soucierais des conséquences le moment venu.

Je me souviens très bien que, ce jour-là, j’avais observé le ciel bleu, couvert par des nuages aux formes étranges. A cette époque, je m’imaginais que les nuages étaient des monstres et je me racontais des histoires. J’en faisais souvent profiter à Alexandre, qui était toujours prêt à m’écouter d’une oreille attentive.
J’étais heureuse, parce que je n’avais aucune obligation et parce qu’Alexandre me comprenait pour qui j’étais réellement, et non pour ce que ma famille voulait que je sois.


Je refermais mon journal et le rangeais dans mon tiroir avant de soupirer légèrement, nostalgique de ces moments insouciants.
Depuis toujours, j’étais sous la protection de mon père. Je pouvais mener ma vie comme je l’entendais : écrire, dessiner, rêver, monter à cheval, danser. Tout y passait.

Un sourire ornait mon visage, réalisant la chance que j’avais d’avoir pu réaliser tout cela durant mon existence. Rapidement, un souvenir troublant me revint en mémoire : le décès de mon père.

A partir de ce moment-là, beaucoup de choses changèrent. Premièrement, une partie de moi s’en est allée avec lui, parce que mon père faisait réellement partie de moi, il était présent dans mon cœur. D’une autre part, moi qui n’avais jamais songé au mariage, il allait falloir y remédier. N’ayant plus de figure paternelle pour faire taire nos pairs, cela allait s’avérer difficile pour moi de continuer à jouir de mon indépendance. Toutes les bonnes choses ont une fin.

Partager la couche d’un homme n’est pas ce qui me faisait peur, non, puisque j’avais déjà eu plusieurs expériences, qui m’ont permis d’écrire deux ouvrages : le premier est un manuel du plaisir féminin, le second un plaidoyer pour la libération des femmes du joug masculin. Ces thèmes étant loin de correspondre aux attentes de la société, j’ai préféré les publier anonymement.
Cependant, je prends un réel plaisir à surprendre des femmes de mon rang en pleine lecture personnelle de mes ouvrages, qui n’assument pas du tout, mais qui fantasment personnellement.
L'élément qui me dérange dans le mariage est plutôt le fait d'être liée à quelqu'un que je n'aurais pas choisi. Les obligations d'une femme envers son mari représentent pour moi une aberration. Je considère que chaque être, que ce soit une femme ou un homme, doit être libre de choisir et traité avec respect et égalité.

Étant consciente que la société dans laquelle je suis n’est pas prête à entendre mes idées et à les comprendre, j’use de stratagèmes afin de faire passer des messages : la subtilité et la délicatesse sont mes maîtres-mots. Lorsque l’idée d’un mariage m’est venue à l’esprit, j’ai immédiatement pensé à Alexandre. Au jour d’aujourd’hui, il est le seul pour qui je pourrais faire l’effort de me marier.

Quelques jours après avoir réfléchi, je décidais de rendre visite à mon frère aîné, marquis du Plessis. Une fois dans son bureau, je m’asseyais après y avoir été intimée et engageais la conversation en entrant dans le vif du sujet. « Mon frère, je viens vous voir au sujet d’un mariage. » Rien que le fait de prononcer ce mot fit emballer mon cœur, mais penser à Alexandre me détendit légèrement.
Lorsque je vis l’expression du visage de mon frère, je compris qu’il n’avait pas réalisé que je parlais de mon mariage, et mes doutes se confirmèrent lorsqu’il me le demanda « Enfin, Elisabeth, de quoi me parlez-vous ? ». Soupirant légèrement, je triturais mes doigts à la recherche d’un peu de courage. Bon sang Elsa, tu es une femme indépendante, allez, vas-y ! « Je vous parle de mon mariage. Je souhaite me marier. Avec Alexandre du Vernay. » Tout le stress qui me hantait depuis plusieurs minutes venait de s’évaporer comme par magie. Mon visage, inhabituellement tendu, venait de retrouver sa douceur. C’était dit, et la décision ne dépendait plus de moi. Je me risquais donc à observer mon frère, qui avait l’air plus que surpris par ma demande. Cela ne m’étonna pas, je l’avais longtemps persuadé que jamais je ne me marierais. Cela devait lui convenir, du moins je l’espérais. « Eh bien, je vais en parler de ce pas à Madame du Vernay. Elsa, je te remercie pour ton changement de position par rapport au mariage. Tu peux disposer, je te donnerais des nouvelles une fois que Madame du Vernay m’aura reçu ».

Quelques jours plus tard, mon frère me convoquait et m’annonçait que Madame du Vernay avait accepté, à contrecœur, de m’unir à son fils.
Une fois mise au courant, je décidais d’en parler à Alexandre.

J’avais appris qu’il avait passé sa journée à rester enfermé, et je me doutais de ce qui le tracassait. Je n’attendis pas qu’il m’autorise à entrer et vint m’installer à ses côtés. Doucement, je passais ma main sur son front en repoussant ses mèches. Je tentais de trouver les mots justes pour le réconforter « Ce n'est pas de ta faute, tu n'aurais rien pu faire. », il me répondit que sa mère lui avait dit de ne pas l’emmener. Je soupirais légèrement de tristesse et mon visage se ferma légèrement. La disparition de son frère âgé de six ans avait été très éprouvante.
Alexandre me murmura un « J’aurais dû le protéger. », phrase qui ne pouvait que lui faire du mal. Une larme roula le long de sa joue et je dus mordre l’intérieur des miennes pour ne pas flancher devant lui. Cherchant à me changer les idées, je décidais d’observer Alexandre en entier, et c’est ainsi que je découvris la boue sur ses chaussures. Relevant immédiatement la tête, je plantais mes yeux dans les siens et inclinais légèrement la tête, m’employant à ne pas le juger, mais plutôt à le comprendre, « Tu es encore sorti la nuit dernière ». J’étais l’une des seules à savoir pour ses sorties nocturnes et cela m’inquiétait réellement.
Remarquant qu’il s’était perdu dans ses pensées, je décidais de caresser ses cheveux, laissant échapper un léger soupir et affichant un sourire triste.

Je me disais qu’il fallait mieux que je lui annonce maintenant, tant qu’il était dans cet état, parce que cette annonce ne pourrait pas le rendre plus triste qu’il ne l’était déjà.

Utilisant tout mon courage, je pris une légère inspiration et utilisais une voix douce « Écoute, Alexandre... Je suis là parce qu'en l'absence d'un autre héritier, ta mère a prévu de te marier et tu n'auras pas ton mot à dire. » Voyant qu’il n’avait aucune réaction, je me risquais à continuer. « J'ai parlé à mon frère et il a proposé ma main. Ta mère a accepté, un peu à contrecœur, que je devienne ton épouse. » Le rire qui s’échappa de ses lèvres ne me rassura pas. Peut-être trouvait-il cela absurde ? Je pourrais le comprendre, moi aussi je pensais que cela ne fonctionnerait pas. « Tu vas te marier, toi ? Avec moi ? » Je laissais mes épaules retomber, soulagée de réaliser qu’il s’inquiétait plutôt pour moi. Il devait se demander pourquoi mon avis sur le mariage avait évolué si subitement. Légèrement rassurée, je me permis un léger sourire et un petit haussement d’épaules « Eh bien, nous devons tous les deux nous unir. Au moins, nous nous apprécions, et nous saurons nous épargner mutuellement le devoir conjugal. » Lorsqu’il me sourit enfin, je me détendais totalement. Finalement, cela s’était très bien passé, et j’étais sûre que tout allait se dérouler pour le mieux. Soudain, un détail me revint en tête. Un détail d’une grande importance. Toute la tension que j’avais réussi à évacuer venait d’être multipliée par dix. Mes yeux voulant fuir les siens, je tripotais nerveusement la couverture de son lit. Me raclant légèrement la gorge, je lui annonçais finalement la raison du trouble de mes pensées. « Il reste maintenant à l’annoncer à Laurent. »
Pseudo : Manondesources. ◆ Âge : 20 ans. ◆ Trouvaille du forum : Je cherchais un RPG sur le thème historique, et Google a exaucé mon voeu ahah. ◆ Avis sur le forum : Il me semble actif et j'adore le design !. ◆ Le mot de la fin : Merci d'avoir eu le courage de me lire jusque là !
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