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  [Flashback] The illusion of betrayal ♣ Anna Belle

Charlotte Dambois
Charlotte Dambois
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Jeu 31 Jan - 14:28

The illusion of betrayal

My feelings are not a game
Il paraît que les journées d’hiver ne sont pas des plus réjouissantes de l’année, et encore moins des plus motivantes à travailler. Cette journée de novembre en était la preuve même. Au dehors de la demeure, des bourrasques de vent amenaient la pluie contre la façade et les vitres, rapidement recouvertes de gouttes d’eau coulant vers le sol. A travers les minces ouvertures, on pouvait entendre le sifflement du vent, rafraichissant l’air aussi bien extérieur qu’intérieur. C’était un temps parfait pour ne rien faire, rester au chaud et dormir. Mais pour Charlotte, il en était hors de question. Il était à peine seize heures lorsqu’elle se perdit à la contemplation des flammes dansant dans la cheminée du grand salon. Bien qu’elle se damnerait pour quelques heures à rester près du feu, réchauffant ainsi ses pieds et ses mains, elle ne s’y risquerait pas. La baronne douairière ne serait certainement pas ravie de voir son employée de prélasser de la sorte. Après un long soupire, rêveuse mais pas pour autant lasse, elle reprit sa route en direction des étages, les bras chargés de draps qu’elle venait de laver et plier.

C’était une journée comme une autre pour la demoiselle. Comme chaque matin, elle s’était occupée de la chambre de sa maîtresse, puis du nettoyage de quelques pièces, ainsi que le lavage des vêtements et draps. Rien de bien palpitant, pourtant elle n’échangerait sa place pour rien au monde. Charlotte avait trouvé ici un nouveau foyer, un endroit où dormir et où se restaurer. En plus, chaque mois elle gagnait quelques pièces pour son service, que rêver de mieux ! Oh, sans doute plein de choses, mais quand on avait évité la rue en temps qu’orpheline, côtoyer un univers aussi riche était digne du paradis.
Un mince sourire aux lèvres, chantonnant une chanson tout en gravissant les marches de la maison, la domestique c’était créée une petite bulle, se coupant du monde alentour. Cela faisait parfois du bien de ne penser à rien et de profiter d’un instant de calme. Il y avait peu de monde de passage chez la veuve de Cuigy aujourd’hui, ce qui n’avait rien d’étonnant lorsque l’on osait regarder par la fenêtre. Seul le baron était présent, comme à son habitude, ce qui n’était pas sans déranger Charlotte, qui avait prit la fâcheuse manie de vouloir se rendre utile au jeune homme de toutes les manières possibles. D’ordinaire, elle arrivait à savoir quand il était proche d’elle, reconnaissant son pas et sa voix à des kilomètre. Effrayant pour certains, mais tout à fait normal quand on savait que la jeune femme le côtoyait depuis des années. Aujourd’hui, elle ne fit cependant pas attention à lui et le heurta en continuant sa route, les yeux rivés sur ses pieds. Surprise par le choc, sa bulle éclatée, elle eu à peine le temps de se rendre compte de ce qui venait de se passait que le baron avait déjà dévalé l’escalier, visiblement fort contrarié. Elle ne put entendre qu’un juron, sans doute à son encontre. Ramassant son linge, l’orpheline se pressa d’atteindre l’étage pour en savoir plus sur le pourquoi du comment le jeune baron s’était retrouvé dans un tel état.

-Anna !

Quelques minutes plus tard, c’est en trombe, telle une furie, que Charlotte ouvrit la porte la menant à la chambre de son amie Anna. Amie… Au moment où elle franchit le seuil de la porte, plus aucune amitié n’existait entre elles. Les mains tremblantes de rages, elle referma la porte derrière et fit face à la rouquine, les yeux rouges, prête à exploser.

-Qu’est-ce que tu as fait ?

Sa voix était remplie de reproches, de colère, bien qu’elle réussît tant bien que mal à se contenir. La domestique n’était pas du genre à s’énerver facilement, mais lorsqu’il s’agissait du baron et de sa fierté, elle avait facilement tendance à s’emballer pour un rien. Charlotte lui en voulait, comme si son amie était coupable de la pire des trahison. Pourtant, d'après ce que les autres domestiques lui avaient racontés -tous d'après des rumeurs-, Anna n'avait rien à se reprocher. Mais l'affection que ressentait la brunette avait prit le pas sur la logique.
Anna Belle
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Métier : Faussaire, elle produit de faux documents. Un peu actrice, elle vous persuadera de leur véracité.
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Jeu 31 Jan - 15:38

The illusion of betrayal

charlotte et anna
Le calme après la tempête. Anna était bien heureuse de pouvoir enfin retrouver sa petite routine. Assise dans un fauteuil non loin de l'âtre du petit salon, elle faisait la lecture à sa maîtresse, profitant de la chaleur de la cheminée par cette journée glacée. Aubépine la laissait faire, savourant les intonations qu'elle prenait à l'interprétation de chaque rôle de la pièce de Molière qu'elle avait dans les mains. La lecture était parfois entrecoupée de son rire cristallin, accompagné de celui plus retenu de la baronne douairière qui ne se lassait pas de commentaires :

« Oh ! On pourrait croire à cette chère Comtesse de Roussy ! Vous l'imitez à merveille Anna ! »

Et toutes deux riez alors de plus belle tandis qu'Anna rentrait le menton et faisait une moue pour tenter de singer la pauvre comtesse qui n'avait rien demandé à personne. C'était des journées comme celles-ci qu'affectionnait particulièrement la jeune rousse, calme et paisible, à même d'offrir les plus simples plaisirs de la vie telle qu'une bonne compagnie au coin d'un bon feu. Toutefois, les festivités, si elles prêtaient à rire la veuve, l'avait exténuée et elle ne tarda pas à désirer se retirer pour une sieste réparatrice. Anna l'avait donc conduit dans les étages pour l'aider à se mettre au lit avant de la border et de s'effacer.

La porte close dans son dos, elle se maudit de ne pas être restée au chevet de sa dame quand elle aperçu le maître de maison. Le jeune homme qu'il était n'était pas déplaisant à regarder, la jeune fille qu'elle était devait bien l'admettre mais cela ne lui donnait nullement la permission de la regarder comme il le faisait depuis ce soir là où la vision de son corps corseté semblait le hanter. Elle se souvenait encore ses propos outranciés qu'elle avait pourtant mis sur le compte de l'euphorie causée par la boisson. Aussi, alors qu'il faisait un pas vers elle avec la ferme intention de la convaincre, elle avait dardé sur lui un regard brûlant, demandant sèchement :

« Vous souhaitiez sans doute me présenter des excuses pour votre comportement de l'autre jour Monsieur ? »

Depuis ce soir là, elle ne cessait de l'éviter, le fuyant comme la peste, trouvant souvent refuge dans les cuisines quand elle n'était pas avec Madame. Mais puisqu'il semblait déterminé à se confronter à elle, elle avait décidé de se mesurer à lui, elle ne pourrait le fuir éternellement. Elle fut surprise et sentit son sang se glacer quand il effleura sa joue du pouce, murmurant à son intention :

« Si je t'ai offensée Bella Anna, en effet je te présente mes plus sincères excuses. Mais tu dois comprendre que je ne suis qu'un homme, démunie face à ta beauté et que je puis vous promettre que je ferais de toi une femme comblée si... »

Il ne termina pas sa phrase, la laissant volontairement en suspend alors qu'il avait profité qu'elle ne soit figée par la surprise pour s'approcher encore, penché vers elle, elle pouvait sentir son torse se presser légèrement contre le sien. Il aurait pu s'emparer de ses lèvres en un souffle mais elle ne lui laissa pas davantage de temps. Le coup qu'elle lui donna en relevant son genou le plia en deux et elle n'eut plus qu'à le repousser pour goûter à la satisfaction de le voir sur le cul, totalement agar lorsqu'elle déclara, d'une voix sans appel tandis qu'il se redressait subitement :

« Je suis la domestique de votre mère. Non une vulgaire catin Monsieur mais je puis vous assurer que si c'est pareille compagnie que vous recherchais je saurais vous orienter. A présent, disparaissez de ma vue de grâce avant que l'on ne vous surprenne. »

« Je veux que vous ayez quitté cette maison avant la nuit. »

Elle essuya le soufflé dont il la gratifia sans broncher avant qu'il ne se détourne en jurant grossièrement, au moment où arrivait sur le palier Charlotte. Anna avait les joues rougies, tant du fait de son trouble que de sa colère et de la gifle qu'elle avait reçu pour son impertinence, le coeur battant et les larmes aux yeux, pourtant, elle ravala sa peine en voyant son amie, ne comprenant pas ce qu'elle vint lui reprocher alors qu'elle s'enfuyait déjà vers sa chambre dans les combles. Elle ne fit aucunement attention au fait que l'on l'y suivait, ça n'avait aucune importance mais surtout, elle aurait préféré que son amie la soutienne plutôt qu'elle ne vienne l'accabler plus encore. Ce fut la goutte de trop alors qu'elle rassemblait le peu de ses effets. Elle se tourna vers elle, furieuse :

« Ce que j'ai fais ?! Parce qu'il faut forcément que ce soit de ma faute si ce rustre, ce salop, m'a sauté dessus ?! »

Elle se souvint alors de l'affection qu'avait toujours eu Charlotte pour le baron et se mordit la langue, bien sûr qu'elle était jalouse... Elle soupira, reprenant ses préparatifs en espérant que son amie la laisserait en paix au moins.
Charlotte Dambois
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Ven 1 Fév - 10:36

The illusion of betrayal

My feelings are not a game
Au fond d’elle-même, Charlotte avait toujours été un peu jalouse de son amie Anna. Dès son arrivée, elle avait tout de suite charmé la veuve de Cuigy et passait de nombreux moments en sa compagnie. Plus dame de compagnie que servante, elle avait plus de privilèges qu’elle et bien plus d’admiration. En fin de compte, Anne était tout ce que la domestique n’était pas, tant au niveau du caractère que de son physique. Charlotte était un peu plus petite, peut-être un peu carrée des épaules, bien qu’elle soit un peu plus féminine qu’elle. Pourtant, l’une était bien plus mâture que l’autre et ce n’était pas pour rien qu’on la surnommée La Gamine. Bien loin d’être stupide, elle n’en restait pas moins naïve et parfois inconsciente des réalités de la vie. Grandir dans un orphelinat n’a pas toujours été facile, mais cela était bien moins dur qu’être confronté à la rue. La jeune femme a toujours été bien entourée, forgeant ce caractère à la fois doux et candide. Parfois, elle donnerait tout pour avoir ne serait-ce que la moitié de ce courage qui caractérisait tant Anna.

Peut-être était-ce pour cela qu’elle était si en colère contre elle en ce moment ? Peut-être que sa jalousie se révélait au grand jour, las de se cacher derrière des faux semblant. Peut-être que cet événement avait été la goutte de trop pour la demoiselle, qui voyait en cela une véritable trahison. Qu’avait-elle de plus pour que le baron s’intéresse à elle, la charme, tandis que Charlotte n’était qu’invisible, même après tout ce temps ? C’était injuste et blessant pour celle qui c’était entichée de lui depuis tant d’année.

-N’utilises plus jamais ces mots ! Imagines que quelqu’un t’entende et aille le répéter ?

Cela était peu probable que les autres domestiques les écoutent, mais il est certain que parler ainsi du noble ne serait pas en la faveur de la jeune femme. De plus, Charlotte ne voulait pas être mêlée à cela, au-delà de son affection pour l’aînée de Cuigy. C’était un manque de respect flagrant et pour rien au monde la domestique voulait en pâtir et risquer d’être renvoyée. Cette demeure était sa maison et elle ignorait où elle pourrait aller si elle venait à devoir partir. Anna devrait se débrouiller seule.

Mais la principale raison pour laquelle elle n’avait pas supportée d’entendre ces mots est bien sûr que cela la touchait dans son orgueil. Elle qui idéalisait tant le jeune baron avait beaucoup de mal à supporter qu’on le désigne en ces termes. L’amour pouvait rendre aveugle, quoi ne pouvait pas vraiment parler d’amour dans ce cas, Charlotte n’en était pas au stade de tomber dans ses bras aussi facilement qu’une fille de joie. Ce n’était que de l’affection tacite, et rien d’autre.

-Il n’est pas venu vers toi par pur hasard, tu lui as forcément fait du charme comme tu sais si bien le faire avec la baronne ! Tu ne t'en es peut-être pas rendue compte…

Il n’y avait aucun énervement dans sa voix, aucune nervosité. Toutefois, ses lèvres tremblantes et sa main serrée trahissaient de son état d’excitation.

Ses mots étaient peut-être durs, mais la brunette avait besoin de réponses … Elle avait besoin de savoir le pourquoi du comment qui pourrait expliquer que le baron s’intéresse tant à Anna. Dans sa naïveté -ou plutôt sa stupidité-, elle était persuadée que son amie ne pouvait être innocente… Comme si elle avait besoin de se rassurer et de regagner une certaine confiance en soit qu’elle venait de perdre en l’espace d’une seconde.

-… A moins que tu lui ais volontairement fait du charme, mais tu n’as pas eu le courage d’aller jusqu’au bout !

Hypothèse ridicule, presque impossible pour quiconque connaissait Anne. Mais Charlotte était dans un tel état qu’elle aurait pu imaginer tout et n’importe quoi. Tout ça pour un simple baron…


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Ven 1 Fév - 10:56

The illusion of betrayal

charlotte et anna
Anna avait eu une enfance plutôt facile contrairement à d’autres enfants de la Maison Sophie. Elle avait été élevée comme la fille du propriétaire de la maison, elle avait grandi avec toutes les attentions et tous les égards dus à ce statut. On lui avait appris à être une dame imposant le respect, on lui avait enseigné de ne jamais baisser sa garde, surtout face à un homme. Puis tout avait basculait et sa petite vie confortable avait tourné au vinaigre, elle s’était enfuie pour se retrouver ici, en un foyer où son éducation était reconnue et appréciée, où sous la protection de la veuve, elle avait pu se faire une petite place qu’elle n’aurait quitté pour rien au monde… Du moins c’est ce qu’elle avait cru.

Son fort caractère n’avait jamais été son meilleur ami quand il s’agissait de se faire petite et de se tenir à sa place, mais elle ne regrettait aucunement les mots prononcés, pas plus que son geste de plus tôt. Si le prix en était de partir, de disparaître, elle quitterait la demeure dans l’heure, bien que cela lui coûte. Et cela lui coûtait parce qu'en Aubépine, elle avait trouvé une amie, une mère presque, elle qui avait tant souffert de la perte de la sienne. Oh, elle n'avait jamais oublié n'être là que parce qu'on la payait pour l'être, ne pensait pas que l'argent ne soit pas la principale raison de sa présence ici.

Mais avant de partir, elle devrait toutefois briser une amitié visiblement. Parce qu’il n’était pas question qu’elle laisse quiconque lui parler comme le faisait actuellement celle qu’elle considérait comme une amie et comme une confidente - car oui, si elle connaissait les secrets de la veuve, elle n'avait jamais pris le risque de lui s'ouvrir vraiment à elle, ce n'était pas ce qu'on lui demandait et d'ailleurs Aubépine n'avait jamais posé de question. C’était pour cela qu’Anna savait le coup de cœur de Charlotte pour l'arrogant baron qui clairement ne voyait en elle qu’une domestique - ce qui ne changerait jamais. Mais jamais, en tant qu’amie, elle n’aurait pu prononcer les mots qui passèrent soudainement ses lèvres.

« Tu es encore plus idiote que tu n’en as l’air ma pauvre Charlotte ! Tu crois vraiment que j’ai fait quoi que ce soit pour lui plaire à lui ? Ce sot bouffi d’orgueil ? Plutôt sauter de cette fenêtre ! Je sais que tu l’aimes, je ne t’aurais jamais fait cela, même si il m'avait plu, ce qui n'est pas le cas ! Mais si lui finit par te témoigner quelques attentions, ce sera purement pour se prouver sa virilité en te mettant dans son lit pour son bon plaisir ! D’ailleurs si tu es si pressée de le satisfaire, tu n’as qu’à aller le consoler, mais moi, il n’est pas question que je joue la catin ou que je garde ma langue dans ma poche devant ses actions répugnantes ! Si il vient à l'entendre, ça m'ait bien égal ! »

Elle se détourna alors pour la contourner et quitter la chambre, emportant tout ce qui pouvait lui appartenir avec elle. Elle ne comptait pas même demander ses gages, c’eut été se confronter une nouvelle fois au maître de maison et nul doute que ce qu’il attendait en vérité, c’était sans doute qu’elle cède pour pouvoir rester. Elle ne lui donnerait pas satisfaction. Ce n’était pas dans son caractère.

Elle s'arrêta pourtant dans l'embrasure de la porte, le coeur au bord du vide alors qu'elle s'apprêtait à quitter pour la dernière fois sa chambre, elle ravala vaillamment ses larmes en baissant les yeux, lui tournant le dos en murmurant :

« De toute manière, puisque ne pas lui céder revient à partir, tu ne seras pas mécontente d'apprendre mon départ. Madame se réveillera d'ici quelques heures, elle voudra sans doute un chocolat chaud... »

Pauvre Madame, seule dans cette grande maison. Elle se sentait égoïste de faire passer sa vertu de petite servante avant cette grande dame qui lui avait ouvert sa porte et son coeur... Nul doute qu'elle aurait de la peine d'apprendre son départ... Elle pourrait au moins lui écrire. Lui expliquer... Oui, peut-être, le papier à lettre, l'encre et la plume était dans le secrétaire du bureau du premier étage.
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Ven 1 Fév - 14:49

The illusion of betrayal

My feelings are not a game
Et dire que la journée commençait parfaitement bien. Une journée des plus ordinaire durant laquelle Charlotte s’attelait à ses différentes tâches quotidiennes, souvent le sourire aux lèvres, parfois un peu lasse. Depuis qu’elle était au service d’Aubépine de Cuigy, les jours se suivaient et se ressemblaient. Encore adolescente, elle arrivait à se trouver des distractions en s’occupant de l'une des filles de la maison, avec qui elle s’était liée d’une grande amitié. Elles avaient presque le même âge et s’amusaient régulièrement à s’échanger de nombreux ragots, bien que cela ne soit pas le rôle de la domestique. Cette dernière trouva d’autres formes d’amusement, lorsque la jeune femme finie par se marier et quitter la demeure familiale. En effet, nombreuses étaient les personnes venant rendre visite à la baronne douairière et il était toujours très distrayant de s’occuper des invités, mais également de parler d’eux entre servants. L’un de leurs jeux préférés était de comparer les invités avec des animaux… Peut-être était-ce enfantin, mais on s’amusait comme on pouvait dans les cuisines. L’arrivée d’Anna Belle lui avait permit de se trouver une confidente, une amie chère à ses yeux, sans qu’elle ne sente coupable d’avoir franchit les limites de sa condition. Aujourd’hui, comme beaucoup d’autres jours depuis, elles se seraient sans doute retrouvées à la fin de la journée à discuter de tout et de rien, profitant d’un moment de répit… Rien n’était plus agaçant qu’une routine brisée par un tel événement !

Alors oui, peut-être que la réaction de l’orpheline était disproportionnée par rapport à la situation. Après tout, le baron de Cuigy n’était en aucun cas lié à elle, d’aucune façon que ce soit… Ils n’étaient pas fiancés et cela ne risquait pas d’arriver aussi longtemps que tous les deux vivraient ! Les caprices du cœur sont insondables et il est parfois difficile de savoir ce que les sentiments pouvaient nous faire dire lorsqu’ils décidaient de se déchaîner. Ses paroles, ses actes… Charlotte ne les contrôlaient pas comme elle l’aurait désirée. Sa jalousie l’emportait sur la raison, si bien qu’on ne la reconnait plus. Elle qui, d’ordinaire, se montrait si douce, discrète… Il était rare de la voir ainsi en colère, ou du moins aussi énervée. Un inconnu aurait pu la croire folle, tant le changement d’émotion avait été rapide. Il n’avait suffi que de deux mots : « barons » et « Anna » ; deux mots qui, ensemble, produisaient bien des étincelles dans le cœur de la jeune femme.

La regardant rassembler ses affaires, la servante n’osa pas bouger, serrant ses doigts autour du tissu de sa robe, manquant presque de la déchirer tellement la pression était forte. Les mots que prononça furent comparables à des dizaines, des centaines de couteau en plein cœur. Anna réussit à la toucher en plein fouet, jouer avec la corde sensible de Charlotte dont les yeux commencèrent à se remplir de larmes à la fois de tristesse, de haine et de fatigue. Comment une amie pouvait-elle dire de telles choses ? Était-ce là le point de non-retour, la fin de leur amitié ? Comment pouvait-elle se finir aussi mal ! Si la rouquine n’avait été qu’une personne sans importance, une inconnue, ses paroles n’aurait eu aucun effet sur elle, mais puisqu’elle comptait à ses yeux, elles ne furent que plus douloureuse… Impossible de savoir si la demoiselle avait ressenti un déclic au fil des mots s’engouffrant dans ses oreilles ; ils étaient si criants de vérité que n’importe qui aurait été poussé dans ses convictions. Cependant, il était impossible pour celle que l’on appelait La Gamine de s’imaginer ne serait-ce qu’un seul instant que le baron puisse la considérer comme rien d’autre qu’un objet de plaisir. Cela n’était pas son genre… pas elle, toujours célibataire alors qu’elle était en âge de se marier depuis bien longtemps. Comme pour se donner bonne conscience, elle saisit un instant la petite croix en pendentif autour de son coup, prit une grande inspiration et saisit le bras d’Anna Belle avant qu’elle n’ait pu quitter la pièce.

-C’est donc comme ça que tu me vois depuis tout ce temps ? Comme une fille facile ne demandant qu’à avoir un homme entre ses cuisses et qui dirait oui à n’importe quelle de ses demandes ? Quand cesseras-tu de te croire au-dessus de moi uniquement parce que tu as les bonnes grâces de Madame ? Le faire passer pour un monstre ne changera en rien mon opinion...

A ces mots, les termes « idiote » et « catin » résonnaient encore dans sa tête, lui donnant presque des maux. La servante espérait que son ancienne amie ne dise cela que sous le coup de la colère, car cela revenait à la traiter de catin. Charlotte n’avait jamais été ce genre de fille facile, quoi qu’on puisse en dire, de part sa non confiance en elle, mais également ses connaissances peu nombreuses en ce qui concerne les relations entre homme et femme. Grandir avec des religieuses vous préservait de ce genre de chose…

C’est incroyable de voir comment une simple histoire de jalousie pouvait mettre fin, ou du moins remettre en question, plusieurs années d’amitié. Bien sûr, durant tout ce temps, elle n’avait pas lâché le bras d’Anna. A l'annonce de son départ, la servante eut la vision troublée par les larmes montant de plus en plus.

-Ne veux-tu pas attendre demain pour lui annoncer de vive voix ? Je suis sûre qu'elle apprécierait cela... Et je ne saurai comment lui expliquer ton départ...

Charlotte n'avait rien dit pour la retenir ou pour la convaincre de rester. A cet instant précis, elle était coupée en deux entre la joie de voir partir celle qu'elle jalousie, et la tristesse de perdre son amie.

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Ven 1 Fév - 15:30

The illusion of betrayal

charlotte et anna
Anna avait été surprise de sentir les doigts de son amie - si elle pouvait encore la qualifier ainsi - sur son poignet et n'avait rien fait pour se libérer de cette prise.

Comment en était-elle arrivait ici ? Tout cela parce qu'elle avait songé pouvoir venir l'aider plutôt que de somnolait au chevet de la veuve. Elle aurait mieux fait de se prendre la tête en pleine poire et de tomber raide. Au moins n'en seraient-elle pas là. Ni l'une ni l'autre. Anna ne serait pas contrainte de partir et Charlotte n'aurait pas le coeur brisé par sa faute. Mais comment réparer ce qui était brisé ? Anna préférait encore qu'elle la haïsse qu'elle ne souffre de son départ dans un sens. Mais elle devait reconnaître que ses propos avaient été particulièrement blessant, aussi, elle revint dessus, chose rare venant d'elle.

« Je ne t'ai jamais vu ni comme une idiote, ni comme une fille de joie et encore moins comme mon inférieure. Tu es mon amie. Et nos différences sont aussi ce qui nous rapproche à mes yeux... Quant à ton opinion, tu penseras de moi ce que tu voudras, ça m'est bien égal. »

En vérité, c'était loin d'être vrai, comprendre que son amie la considérait comme pleinement coupable de ce qui était arrivé, comme une vulgaire prostituée qui avait tenté de séduire le maître pour gagner encore un peu d'avantages dans cette maison la révulsait et la blessait. Consciente de sa chance et de ses privilèges, elle avait toujours été pourtant prompte à mettre la main à la patte quand il le fallait, jamais fainéante, mais surtout, elle ne voulait pas plus. C'était déjà bien assez difficile d'être à sa place comme cela et elle en avait souvent souffert. Jamais elle n'aurait souhaité empirer les choses de cet angle là...

Mais qu'importait après tout, bientôt elle serait à la rue, qui serait supérieure à qui alors ? Être proche des puissants était toujours dangereux, elle l'avait toujours su, elle en avait toujours eu conscience. Car plus haute était la marche que l'on parvenait à occuper tant bien que mal, plus longue et périlleuse était la chute.

Mais pour le moment, elle devait tenir son rôle et se montrer encore un peu digne, pour rassurer Charlotte. Elle essuya donc ses yeux humides pour les plonger dans les siens, défaisant ses doigts de son poignet pour les serrer dans les siens, lui donnant tout le courage qu'il lui faisait pourtant défaut en cet instant avant de dire d'une voix calme, profonde et réfléchie :

« Tu diras à Madame que j'ai pris la décision de partir. Elle saura. »

Car oui, Anna s'était ouverte à la veuve du comportement de son aîné en espérant qu'elle puisse le raisonner mais elle n'avait rien pu en faire t si elle n'avait pas suivit la conversation ou en comprendre la portée, elle savait qu'une dispute avait éclatée à cette occasion entre la mère et son fils. Alors Aubépine comprendrait, elle comprendrait que son fils n'était qu'un idiot qui n'avait pas été capable de comprendre un mot de trois lettres.

Lasse, elle poussa un soupire avant de poursuivre sur le même ton doux et détaché, se maîtrisant parfaitement :

« Je sais qu'en cet instant, tu ne me tiens pas en grande estime. Mais sache que ce fat ne te mérite pas. Tu vaut bien mieux que ça Charlotte. A présent, je doit te dire adieu, le jour touche à sa fin... Je te confie Madame... »

Elle ne pouvait attendre le réveil de cette dernière. Thomas de Cuigy avait été clair, avant la nuit, et elle était presque déjà tombée comme en attestait la pénombre autour d'elles en l'absence de bougie. Elle se détourna donc pour descendre dignement les étages, la laissant la suivre si elle le désirait, où continuait à lui hurler dessus, elle ne savait pas trop à quoi s'attendre... Il lui semblait qu'on avait ouvert la boîte de Pandore tant elle peinait à reconnaître son amie...
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Mar 5 Fév - 14:32

The illusion of betrayal

My feelings are not a game
A cet instant précis, Charlotte ne savait plus vraiment sur quel pied danser. Bien qu’elle paraissait ferme et déterminée à l’extérieur -malgré les quelques larmes qui réussirent à s’échapper et couler le long de ses joues-, il en était tout autrement au fond d’elle-même. Son cœur battait la chamade, à une allure bien plus rapide qu’à son ordinaire. Non pas qu’elle ressentait un quelconque sentiment d’amour pour Anna -bien qu’elle tienne beaucoup à elle-, mais tout son être était dans un état d’excitation palpable. L’adrénaline que la domestique avait ressentit en apprenant ce qui c’était passé entre Thomas de Cuigy et son amie n’était pas encore descendue. Au contraire, elle s’était répandue dans son corps et son âme tel un poison dont stopper la propagation était impossible. Si ses mains tremblaient et si elle avait eu le courage de venir ainsi se confronter à Anna, c’était uniquement grâce à cette montée d’énergie. Autrement, il y avait de fortes chances pour qu’elle se soit simplement recroquevillée sur elle-même dans sa chambre, pleurant de son côté sans envie de lui parler. Cela lui arrivait souvent lorsqu’elle entrait en conflit avec d’autre personne, particulièrement les personnes qu’elle appréciait, et ce depuis toujours.
Charlotte détestait les disputes et encore plus les reproches. Cela la touchait dans son orgueil qui, blessé, s’exprimait par des larmes et une perte de confiance en soi. En effet, la demoiselle avait régulièrement cette impression qu’elle était inutile, que personne ne l’appréciait vraiment pour ce qu’elle faisait et qu’elle n’était qu’une moins que rien. A tort. Cela venait sans doute du fait qu’elle avait été abandonnée alors qu’elle n’avait que quelques jours, du moins c’est ce que les religieuses lui avaient expliqué quand elle était encore à l’orphelinat. Elles arrivaient toujours à la réconforter dans ses chagrins, surtout lorsque vint la période difficile de l’adolescence. Quelques fois, leur présence maternelle ainsi que leurs nombreux conseils lui manquaient… même en étant désormais une femme presque accomplie.

La servante ne savait pas quoi répondre à Anna. Toutes ses paroles étaient justes, pleines de bon sens. Il n’y avait aucune raison de les contredire, et encore mois de hausser à nouveau la voix. Charlotte n’en avait pas envie… Non, elle n’avait plus envie de s’énerver contre la jeune femme. En la voyant descendre les escaliers, elle se rendait enfin compte de ce qui était en train de se passer : son amie partait, allait quitter cette demeure. Une fois qu’elle aurait franchit la porte, elle ne la reverrait sans doute plus jamais. La demoiselle aurait pu la retenir, allait réveiller la baronne ou tenter de faire entendre raison au baron et ainsi empêcher le départ de son amie. La vérité, c’est qu’elle n’en avait ni le courage, ni réellement l’envie. Implorer Thomas maintenant était sans nul doute la pire des idées, surtout si elle ne voulait pas se faire renvoyer à son tour. C’était peut-être égoïste de sa part, mais Charlotte n’était pas prête à abandonner cette maison, ni à s’attirer les foudres du baron, même pour sa comparse. La raison était toute trouvée : elle n’aurait nulle part où aller et serait sans doute incapable de se débrouiller vraiment seule dans les rues de Paris…. Toute sa vie, elle avait été plus ou moins assistée, un tel changement risquait donc fort de l’anéantir et de détruire tout ce qu’elle avait été jusqu’ici.

Deux choix se montrait à la jeune femme : soit elle pouvait simplement continuer ses petites affaires avant de rejoindre sa chambre, soit elle pouvait suivre Anna. Ce fut la deuxième option qu’elle choisit, après un court instant de réflexion durant lequel quelques marches furent franchis. Puisant dans les derniers grammes d’adrénalines lui restant, Charlotte retourna dans la chambre prendre un papier et un crayon et rejoignit au pas de course la rouquine., le souffle haletant.

-Anna, attends !

Une fois au niveau de son amie, le souffle un peu plus rapide, elle regarda rapidement autour d’elles pour être sûre que personne ne l’avait entendu. Inutile de réveiller toute la maisonnée.

-Je sais que mes mots ont été durs mais… Est-ce que tu as quelque part où aller ? Je ne supporterais pas de te savoir seule dans la rue.

Comme gage de sa bonne volonté, elle prit la main libre d’Anna et la serra doucement, comme pour lui montrer un minimum d’affection. Certes, elle n’allait pas se battre bec et ongle pour qu’elle reste en ces lieux, ni s’excuser pour ce qui venait de ce passer -parce qu’elle lui en voulait toujours d’avoir attiré les charmes du baron-, mais il était difficile pour elle de concevoir cette séparation.


Anna Belle
Anna Belle
plume menteuse
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Mar 5 Fév - 15:08

The illusion of betrayal

charlotte et anna
Quand, une nouvelle fois, Charlotte prit sa main dans la sienne pour la retenir un instant de plus, la rouquine s'était retournée vers elle, regardant ses larmes de crocodile et son visage où se déchirait au moins deux sentiments, la jalousie et la détresse. Prenant ses mains dans les siennes, la domestique lui fit alors part de ses inquiétude, où irait-elle ? Que deviendrait-elle ? Avait-elle seulement un endroit où loger en cette nuit glaciale ? Elle ne pouvait que comprendre les inquiétudes de son amie en vérité, sans doute aurait-elle eu les même à son égard. Mais blessée dans son orgueil tant par les insinuations insultantes de cette amie que par la proposition outrancière du baron de Cuigy, elle ne démordrait pas, quitte à dormir sur les pavés.

Il n'était pas question pour elle qu'elle implore grâce, il n'était pas question qu'elle demande même une pièce ou ses gages. En vérité, elle avait conscience de l'avoir insulté et humilié et avait donc toutes les raisons du monde de se faire prudente à son égard. Se présenter à lui en pareille situation aurait été une forme de faiblesse et nul doute qu'un homme blessé dans sa virilité pouvait s'avérer dangereux. Elle la regarda alors, déclarant d'un ton calme

« J'ai assez d'économie pour me payer une chambre d'auberge quelques temps. C'est tout ce que tu as besoin de savoir. »

Elle s'humecta les lèvres, elle était née dans un bordel, s'était retrouvée à la rue pour atterrir ici, dans cette superbe maison où elle avait eu une place inestimable... A présent elle allait retrouver la rue... Le destin avait-il décidé de la ramener chez elle ? Elle ne se laisserait pas faire, il n'était pas question qu'elle laisse qui que ce soit, fut-ce le sort, décider de son chemin, elle était maîtresse du cap qu'elle suivait. Elle serra un peu plus les mains de Charlotte pour lui donner du courage et s'en donner aussi, partir était douloureux. Elle avait déjà vécu cela une fois, abandonner toute sa vie n'était en rien facile.

« Charlotte... J'ai déjà connu la rue. Je saurais me débrouiller, je suis débrouillarde, tu le sais bien. »

Elle avait dis cela tant pour se rassurer que pour la rassurer, oui, elle avait déjà connu la rue, sans un seul sous en poche. Mais Aubépine, comme un ange gardien, était tombée du ciel pour lui offrir l'asile, le toit et le couvert qui lui auraient fait défaut... Elle n'était plus l'enfant qu'elle était alors, elle avait prit en formes et en charme, elle ne pouvait que le comprendre au vue de la situation... La rue serait bien moins clémente pour elle encore.

Dans un soupire, elle se lâcha les mains de Charlotte, se détournant rapidement pour disparaître dans la nuit. Ce soir-ci, comme annoncer, elle trouverait le refuge d'une auberge et le lendemain, elle se mettrait en quête d'un nouvel emploi, déterminée à donner du fil à retordre au Destin. Il n'y eut pas d'au revoir, pas d'adieu, seulement ses pas s'éloignant sur les pavés parisiens en quête d'une nouvelle vie.

Elle ignorait alors que d'ici quatre ans, elle serait devenue l'une des plus réputée faussaires de la capitale, qu'elle aurait des amis et leur soutien. Elle ignorait alors que ce Destin qu'elle s'acharnait à fuir mettrait à nouveau sur son chemin cette amie perdue et qu'alors, tout serait différent.
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