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 “Je crains votre silence, et non pas vos injures.” Eléonore&Ronan

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Dim 8 Juil - 20:49
“Je crains votre silence, et non pas vos injures.”Il était passé devant la bibliothèque plusieurs fois depuis son arrivée, mais il n'avait pas encore eu l'occasion de s'y arrêter. Clément lui faisait mériter sa pitance et ne lésinait pas sur la charge de travail. Au réveil, il devait aller inspecter les entrepôts puis le reste de la journée se passait à acheter ou à vendre, jusqu’à ce que le soleil se couche. Ronan ne s'en plaignait pas, mais il regrettait les longues heures passées hors du manoir. Car alors qu'il parcourait les rues, il ne pouvait pas voir celle qu'il devait appeler sa tante. Pendant qu’il parlait prix avec des inconnus, il ne pouvait pas faire parler celle qui hantait ses rêves.

Aujourd’hui, il avait espéré pouvoir la croiser dans les couloirs, mais il n’en avait pas eu la chance. Alors il s’était réfugié avec les livres, espérant noyer sa flamme dans les mots que d’autres avaient écrits. Ses yeux parcouraient avec avidité les titres, s’arrêtaient parfois sur l’un de ceux qu’il ne connaissait pas. Un sourire se colla sur son visage. Il y avait là tellement d’ouvrages qu’il ne connaissait pas, tellement de connaissances et d’histoires à découvrir! Sa main glissa le long des tranches des livres jusqu’à s’arrêter sur un titre qui le surprit. “L’anatomie universelle”... Un drôle d’ouvrage a posséder pour un tailleur… Curieux, Ronan s’en saisit et l’ouvrit. Il lut les premières pages, et bien qu’il n’en comprenait pas tous les mots, il fut rapidement absorbé par le détail des schémas. Encore debout, il compara les dessins à son propre bras, curieux de savoir si sous sa peau se trouvaient vraiment autant de veines, de nerfs et de muscles.

Toujours dans sa lecture, il se tourna pour trouver un fauteuil où s’installer. Une ombre lui fit relever la tête et il sursauta lorsque son regard tomba sur la silhouette élégante d’Eléonore. Il referma le livre avec hâte, faisant claquer les pages l’une contre l’autre. Après tout, il venait de tomber sur la description détaillée de l’appareil reproducteur et ce genre de dessins ne convenait pas à la vue d’une dame.

« Madame… » Il cacha le livre derrière son dos et effectua une légère révérence. « J’espère que vous ne m’en voudrez pas de parcourir votre collection. »

Et voilà que le Ronan bavard perdait ses mots. Ses yeux rencontrèrent ceux de la belle et il ne les lâcha pas. Finalement, la peur de devenir indécent le prit et il tourna la tête à la recherche d’un sujet de conversation.

« Puis-je avoir l’audace de vous demander vos recommandations? » Il pointa d’une main vague l’ensemble de la pièce remplie de livres du sol au plafond.
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Dim 8 Juil - 23:34
je crains votre silence,
et non pas vos injures

Vois-tu, si tous deux nous pouvions, L'âme pleine de foi, le coeur plein de rayons, Ivres de douce extase et de mélancolie, Rompre les mille noeuds dont la ville nous lie ; Si nous pouvions quitter ce Paris triste et fou, Nous fuirions ; nous irions quelque part, n'importe où


D’aussi longtemps qu’elle conserve des souvenirs, les bibliothèques avaient été son refuge. Elle aimait leur silence, quand les tissus épais absorbaient et amortissaient les sons. Elle aimait leurs odeurs, de bois, de papier et de poussière. Elle aimait leur paix, cette pause dans le temps et dans le monde qui les entourait. La bibliothèque du manoir de son mari, tellement plus grande que celles qu’elle avait connues dans sa jeunesse, était devenue son domaine, son jardin secret, et elle vivait chaque présence autre que la sienne comme une intrusion.

Depuis sa plus tendre enfance, elle avait fait de ses déplacements silencieux une spécialité. L’amour de son géniteur pour le calme et son exigence d’un silence absolu lui avait appris à marcher en silence, à glisser sur les parquets d’un pas léger, à se fondre dans le décor. C’est une habitude qu’elle n’avait jamais perdue, et qui lui permit cette fois encore, de s’offrir le loisir d’un instant de répit quand elle découvrit sa bibliothèque occupée. À peine avait-elle posé le pied dans la bibliothèque qu’elle recula, trouvant derrière une porte l’abri de son répit, la respiration soudain bloquée dans les poumons.

C’était lui, encore. Son mari avait décidé de prendre son neveu à demeure, et si la journée il devait s’éloigner, sa présence les matins et les soirs, quand ils se croisaient, l’insupportait profondément. Pas pour les raisons que son père aurait voulues. La présence de celui qu’elle devait appeler son neveu – Dieu tout puissant, ils avaient pratiquement le même âge – l’insupportait pour ce qu’elle provoquait chez elle. Elle ne pouvait pas se le permettre. Pas maintenant. Pas demain. Jamais.

Elle ferma les yeux une seconde, inspirant aussi profondément que ce maudit corset le permettait. Puis, sans un bruit sinon le froissement délicat d’une étoffe, elle se glissa dans la pièce, s’approchant à pas mesurés de la silhouette assise, penchée sur un ouvrage. Elle eut très bien le temps d’apercevoir sa lecture, juste avant qu’il ne sursaute, pris de court par son arrivée. Elle se surprit à savourer cette surprise réciproque, comme si d’apercevoir qu’elle lui causait un trouble identique au sien lui permettait de retrouver son assurance. Le tome épais claqua et il le cacha dans son dos, comme si à la vue de dessin d’écorchés elle allait s’évanouir. Eléonore retint un roulement d’yeux. Les hommes.

« Monsieur. » Elle s’obstinait à garder cette distance d’une froide politesse entre eux. D’aucuns auraient cru qu’elle avait pris en grippe ce neveu venu de l’autre côté des eaux. La vérité était que cette distance était son garde-fou. Elle lui fit toutefois le cadeau d’une esquisse de sourire, bref passage sur ses traits qui s’adoucirent imperceptiblement à la mention des livres. « Je suis ravie de voir que notre collection vous plaît. Mais elle est autant vôtre que mienne, puisque vous voilà à présent un parent retrouvé, installé à demeure. » La remarque trancha avec plus de sècheresse qu'elle ne l'aurait voulu, et son ton s'adoucit légèrement quand elle ajouta, « Quant aux conseils… »

Elle s’approcha soudain de lui, trop sans doute, sa main venant chercher le tome qu’il cachait maladroitement ; puis elle s’écarta brusquement, l’Anatomie dans les mains, « …je constate que vous avez déjà des goûts très sûrs en la matière... L’anatomie d’Ambroise Paré ! Auriez-vous de l’intérêt pour la médecine, Monsieur ? Mais la science moderne vous est-elle connue, en Nouvelle-France ? » La pique était à peine masquée, mais assénée dans une moquerie douce.



CODAGE PAR AMATIS
POEME DE VICTOR HUGO
GIFS PAR TUMBLR
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Lun 9 Juil - 16:00
“Je crains votre silence, et non pas vos injures.”La dame avait son caractère, et si nombreux auraient été ceux à s’en offusquer, Ronan préféra s’en amuser. Et si le léger sourire qu’elle avait eu était dû à l’affection qu’elle portait aux livres plus qu’à sa personne, il se permit d’imaginer qu’il était à son intention seule.

Il leva un sourcil lorsqu’elle mentionna que la collection était sienne aussi. Le ton glacial lui indiquait que cela ne lui plaisait pas. Pourtant, avant qu’il ne puisse répondre, elle s’approcha, suffisamment pour qu’il puisse sentir son parfum. Enivré par sa proximité, il en oublia de protéger son bien et elle s’en saisit sans grande difficulté. Elle s’éloigna aussi vite qu’elle était arrivée et Ronan regretta de ne pas lui avoir pris les mains, ou les hanches, ou alors les lèvres. Il se racla la gorge avant d’aller plus loin dans ses pensées.

Eléonore était intelligente, un simple de ses regards suffisait à confirmer cela. Ronan la devinait brave, mais il devait encore tester sa théorie. Sans la quitter du regard, il s’approcha tel un prédateur fondant sur sa proie.

« Nous n’avons sans doute pas d’ouvrage aussi théorique, mais je peux vous assurer qu’il n’y a pas de meilleur anatomiste qu’un soldat de Nouvelle-France. J’ai connu des hommes capables de transpercer un coeur les yeux bandés. » Ses yeux glissèrent le long de sa joue jusqu'à son cou. Il se pencha légèrement pour murmurer à son oreille. « D’autres capables de saigner un homme en un seul point sur la gorge. » Il s'éloigna afin d'apprécier sa réaction, un sourire taquin sur les lèvres.

Il se détourna d'elle pour prendre un autre livre sur une des étagères. Il avait vu un Platon pas très loin et il le tendit à Eléonore. “L’allégorie de la Caverne”, une de ses oeuvres favorites. « Personnellement, je m'intéresse plus à la philosophie et à la psyché humaine. Il a beaucoup plus de choses à apprendre en parlant qu'en dépeçant, ne croyez-vous pas? »

Il ne savait rien d'elle. La question de ses occupations lui avait de nombreuses fois brûlé les lèvres, mais il ne pouvait décemment pas la poser à son oncle. L'homme était vieux, mais loin d'être idiot, il avait pu en avoir la preuve à de nombreuses occasions. Aujourd'hui cependant, ils étaient seuls, hors de vue et loin des oreilles indiscrètes, et il comptait bien en profiter.

« Dites-moi, vous qui semblez bien connaître Monsieur Paré, pourriez-vous m'éclairer sur la présence d'une telle encyclopédie dans la bibliothèque d'un tailleur? Je suppose que vous y êtes pour quelque chose? »

Une petite lubie, peut-être. Il n'arrivait pas à l'imaginer se servir des connaissances du livre pour de vraies applications. Elle était bien trop délicate pour s’adonner à la médecine.
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