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 Des retrouvailles. ◆ w/ Esmée

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Dim 21 Jan - 22:05

Des retrouvailles.

Esmée & Dario
« Oh, Esméralda. »

Il n’était certes plus le jeune homme de quinze qu’elle avait vu pour la dernière fois. Plus grand, plus costaud, plus dur. Ses traits s’étaient creusés puis affirmés par ses longues années en mer. La barbe qu’il arborait cachait une mâchoire tailladée de cicatrices. Son regard était sévère et le rictus qui étirait ses lèvres en un sourire n’avait rien d’invitant. Les vêtements qu’il portait étaient un amalgame d’armures, de toile et d’étoffes, vestiges de la piraterie. Le foulard rouge noué à son cou, lambeau de guenille malmené par les années, souvenir de son supplice comme galérien.

Mais elle ne pouvait pas se tromper. Il n’y avait que leur père qui jadis l’appelait ainsi ; Esméralda.

Il était arrivé à Paris il y avait déjà quelques jours de cela. Dans l’ombre, dans le brouhaha des gens, il avait observé. Voilà presque vingt ans qu’il n’était pas revenu ici, et là il se retrouvait à fouler à nouveau les pavés de son enfance. Il retrouvait des bâtisses qui jeune leur avait servi de point de repère dans le labyrinthe des ruelles de la cité. L’odeur du pain le matin lui rappelait des souvenirs amer d’un temps où ils étaient heureux, tous ensemble, insouciant du monde cruel et sans compassion qui allait les séparer et les détruire. Et puis il l’avait aperçu. Et la fraction d’un instant, ce n’était pas de la colère ou de la rage qu’il ressenti, mais cette douce chaleur dans la poitrine. Un peu comme un fantôme qu’il n’aurait jamais crû revoir, elle était là. Bien différente certes de la fillette de neuf ans qu’il avait vu pour la dernière fois, mais c’était bien elle et pour rien au monde il n’aura pu la confondre avec quelqu’un d’autre.

Il s’était bien vite repris. Et la colère, la rancune, était revenue prendre sa place. Il avait noté ses habitudes, il l’avait suivi pour en découvrir sa demeure, assimiler quelques visages aux membres de ce qui devait être son nouveau clan. Et puis il avait patienté jusqu’au moment propice. Certes il aurait simplement pu l’accoster ainsi à importe quel moments du jour, mais Dario n’avait pas attendu si longtemps cet instant pour une simple rencontre opportune au tournant d’une ruelle.
Aussi il était maintenant là, chez elle, assis dans ce qui devait être son fauteuil, un feu crépitant réchauffant tranquillement la demeure. Devant lui, un gamin qu’il retenait avec une douce fermeté, caressant tendrement les cheveux de l’enfant qui devait danser entre incompréhension et frayeur. Un peu plus loin, une nourrice qui enlaçait une petite fille dans une emprise protectrice. Il avait attendu que la demeure semble vide pour s’y introduire et attendre sa soeur. Il était resté figé un instant à la vue de ces deux gamins, qui arboraient si bien les traits de leur mère qu’il aurait été impossible de les confondre pour les enfants d’autrui.

Quand la porte s’était finalement entrouverte, et qu’Esmée se trouva encadré de la lumière extérieur, les battements de coeur de Dario avaient semblé ralentir. Comme un moment qu’il avait tant rêvé qu’il n’imaginait plus possible de se réaliser réellement.

« T’fais de beaux gamins. » qu’il continua, relâchant son emprise sur le garçon.
« ‘s'ont les’yeux du clan. » Leur clan. Celui qui n’existait plus.
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Lun 22 Jan - 22:31

Des retrouvailles.

Esmée & Dario
Lorsqu’Esmée avait fait irruption dans son logis, elle avait immédiatement su que quelque chose n’allait pas. D’ordinaire la masure était pleine de vie, les accents autoritaires de Salomé et les rires d’Aaron retentissaient entre les murs, mais aujourd’hui tout était calme. Trop calme. Face à cette sensation improbable qu’elle-même ne pouvait caractériser, les doigts de la bohémienne glissèrent lentement vers la lame accrochée à sa ceinture, effleurant le pommeau d’ivoire en priant pour ne pas s’en servir. Pas aujourd’hui. Pas pour sauver ses enfants. Peu à peu, ses pas glissaient silencieusement sur les marches de bois, tandis qu’elle gravissait les quelques marches conduisant jusqu’à sa chambre. Ces quelques minutes furent d’une lenteur indécente. Chaque seconde semblait devenir heure, et le souffle saccadé de la jeune femme ne faisait que renforcer cette impression. Elle imaginait déjà les enfants au sol, la gorge tranchée, noyés dans leurs propres sangs. Sa gorge se noua à cette pensée, et elle chassa rapidement cette idée lugubre de son crâne lorsqu’elle atteignit la lourde porte en chêne. La bohémienne se crispa avant de pousser sèchement le bois, croisant immédiatement le regard d’un fantôme.

« Oh, Esméralda. »

Esméralda. C’est ainsi qu’on l’appelait, dans un autre temps, un autre lieu. Un passé douloureux qu’elle avait tenté d’oublier en construisant sa propre famille, son propre clan, loin de ce qui avait été – et ce qui aurait dû être sans l’intercession royale. Pour la première fois depuis des années, l’Egyptienne resta interdite, croulant sous le poids de la surprise. Dieu, qu’il pouvait ressembler à leur père ce garçon qu’elle n’avait plus revu depuis ce jour maudit où on leur avait tout prit. Son regard scruta longtemps Dario – ce ne pouvait être que lui, elle le sentait dans ses tripes et dans sa chair – analysant ses vêtements, ses cicatrices, et la lame qui pendait à son côté. Esmée savait reconnaître un homme dangereux quant elle en voyait un, et il ne faisait aucun doute que son frère faisait partie de cette catégorie.

« Sors Louison. J’n’ai plus b’soin de toi. » la voix fusa dans l’air, tranchante comme un couperet.

La chaise crissa contre le plancher de bois, tandis que la grosse nourrice confiait la fillette à sa mère, récoltant au passage une belle bourse pour s’assurer de son silence. Une fois Salomé fermement coincée sur sa hanche, la mère fit signe à son garçon de la rejoindre – ce qu’il fit sans demander son reste – et vint aussitôt le prendre contre elle, plantant son regard dans celui de son frère. Seigneur. Son frère. Et dire qu’elle le croyait mort et enterré avec les autres membres de son foyer. Son coeur dansait entre la joie, l'incompréhension, et la peur. Que pourrait-elle lui dire ?

« Dario. J’pensais pas t’voir ici. J’pensais jamais t’revoir, pour tout’dire. » Elle essuya les joues de sa fille, posa un baiser sur son front avec tendresse avant de la reposer à même le sol. « Mais t’as beau être mon frère, touches à mes gosses et j’te saigne. » qu’elle cracha avec véhémence, sans pourtant oser s’approcher. Elle ne laisserait pas ses enfants seuls, pas une seconde en sa présence. « Où t’étais passé pendant tout s’temps ? »
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Mar 23 Jan - 6:18

Des retrouvailles.

Esmée & Dario
Tel un acteurs qui se délecte d’avoir obtenu de son public la réaction espérée, Dario prit un malsain plaisir à lire le choc, la surprise, sur le visage de la jeune femme alors qu’elle croisa son regard.
Il ne rajouta rien tout de suite. Observant la grosse femme quitter, saisissant des mains de la bohémienne une bourse clinquante. Observant sa soeur rassemblant ses enfants bien contre elle. L’observant rester là, bien loin de lui, créant cette distance judicieuse entre eux deux. Oh elle était bien maligne de garder cette crainte et de ne pas lui sauter dans les bras pour ces retrouvailles inespérées. Dario n’était plus le frère qu’elle avait autrefois connu.

« Mais t’as beau être mon frère, touches à mes gosses et j’te saigne. »
Leur toucher? Pensait-elle vraiment qu’il lèverait la main sur eux?

Serait-il capable de la tuer, elle, de lui trancher la gorge d’un coup de lame bien placé, de la regarder se vider de son sang, les mains serrant son cou de toutes ses forces restantes, dans une tentative désespérée de prolonger sa vie? Probablement. Si ses yeux étaient un souvenir vivant qui le ramenait à un temps où il l’aimait et ils étaient heureux, tout le reste était une vive réalité contre laquelle il entretenait cette amère colère. Le ferait-il? Non. Veilles sur tes frères et qu’ils veillent sur toi. Des mots qui l’empêchaient d’ôter la vie à sa sœur. Il respecterait cette promesse au moins à ce point. Et ses enfants? Porterait-il le coup qui ferait couler leur sang? Non, bien sûr que non. Ils étaient l’image même d’un passé heureux qui hantait jour après jour son présent. Il ne tolérerait pas de les blesser, de leur ôter la vie. Mais, et sans scrupules, il les arracherait à leur mère pour leur offrir ce qu’il croyait être mieux que la tutelle d’une femme qui désavouait sa famille.

Il ne répliqua pas. Quoi répondre à une mère protectrice devant sa progéniture? Il était certes son frère, mais à cet instant il était bien plus un inconnu que quoi que ce soit d’autre. Un simple sourire étira ses lèvres en un rictus amusé.
Oh elle n’avait pas vraiment changé. Les paroles tel un venin avaient toujours rapidement traversé ses lèvres, même plus jeune elle était cet enfant impétueuse.
 
« Oh, t’sais, la belle vie quoi. Sur les plages d’Marseilles pis en mer, au service dans flotte du Roi, avec P’pa. Y t’salut d’ailleurs. » Depuis sa tombe au fond de l’océan, quelque part rongé par les charognards des bas-fonds. Mais ça elle n’avait pas besoin de le savoir, pas tout de suite.
 
« Et toi? Pas perdu d’temps à c’que j’vois. Deux beaux gosses, des hommes à tes’ordres. Cagou d’Jean parait-il même? J’te féliciterais ben mais j’suis sûr ta bossé dur pour en arriver là. Devait pas être facile t’seule dans Paris, t’as fait comment? »
Il aurait été difficile de cerner complètement sur quel ton il disait tout cela. Sarcasme ou bien fierté d’un frère impressionné de l’ascension d’une sœur que la vie avait voué à bien plus triste destin.
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Dim 4 Fév - 11:35

Des retrouvailles.

Esmée & Dario
Le feu crépitant dans l’âtre éclairait les visages vieillit du frère et de la sœur. Le temps avait fait son œuvre, et il ne restait plus grand-chose des enfants qu’ils avaient un jour été, complices et turbulents. Seul l’éclat d’un regard, le rictus tordant la bouche, évoquait ce passé à tout jamais perdu pour eux. Loin de faire dans le sentimentalisme, Esmée posa ses paumes sur les épaules de ses enfants qui assistaient à la scène bien contre leur gré, les yeux luisant d’incompréhension.
L’Egyptienne sentit son cœur s’arrêter de battre à la mention de leur père. La folle pensant avec espoir que oui, il était bien en vie dans le port de Marseille, à couler des jours heureux, attendant la fin. La tête se détourna, et elle se pencha pour murmurer des paroles aux enfants dans une langue oubliée de tous – celle du passé – leur demandant de descendre pour aller trouver leur oncle qui devait dormir dans une pièce attenant au grand foyer crépitant dans la pièce principale. Les deux gosses opinèrent, embrassant leur mère avant de partir à grandes enjambées.

« P’pa est vivant ? Bien vivant ? » la voix avait eu des intonations presque enfantines. Se prenant à espérer le retour du père aimé, admiré, bousculant sa vie pour l’emmener loin d’ici et regagner la chaleur d’un campement et du crépitement des flammes. Des chants et des danses bohémiens. Des rires de sa mère, des bousculades de ses frères et de son idiot de cousin. Oh qu’elle en avait rêvé de ce moment, dans les rues de Paris, alors qu’elle mendiait et volait son pain… et ce devait être maintenant qu’ils revenaient ? Non, elle ne pouvait y croire. Son regard vacilla face aux iris fixent de son frère, brûlant de sarcasme, et elle se prit à détourner le regard. Faible soudain alors qu’elle s’appuyait contre la porte derrière elle.

« Non. Bien sûr. P’pa serait revenu s’il s’en était sorti. Et toi aussi. Ce que j’me d’mande c’est pourquoi tu reviens, maintenant. » Elle dressa le regard, l’affrontant à nouveau tandis qu’il la « congratulait » sur sa fulgurante ascension. Esmée pinça les lèvres en le toisant. « On n’a pas de temps à perdre lorsqu’il s’agit de gagner son pain. Et j’allais pas faire la pute, maman aurait détesté ça. J’suis libre, j’choisis mes hommes comme je le veux, et pas b’soin de rendre des comptes, sauf à Jean. » La liberté. Chèrement acquise en se battant dans la rue, gagnant peu à peu en réputation, jusqu’à se hisser dans les hautes sphères de la cour des miracles. Cagou parmi les cagou, femme parmi une armée d’hommes. Pourtant, personne ne venait jamais lui chercher des noises. Jusqu’à aujourd’hui.

« Me fait pas croire qu’tu es venu jusqu’ici pour m’féliciter Dario. T’as l’air d’un chien crevé auquel on vient de donner le plus bel os de sa vie. Alors quoi, qu’est-ce que t’veux ? »
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Lun 5 Fév - 22:49

Des retrouvailles.

Esmée & Dario
Il ne pu empêcher ce sourire malsain de venir étirer ses lèvres, alors qu’il se délecta de la lueur d’espoir qui vint illuminer les yeux d’Esmée un instant. Il savait aussi pertinemment ce qui se tramait dans son esprit à toute vitesse à cette mention qu’elle n’aurait pas même espérée. Leur père avait été cette pierre angulaire qui gardait leur clan unis, serré, fort. Et s’il était encore vivant, s’il l’eut été, ç’aurait été l’espoir d’un retour en ces jours heureux, où ils avaient encore le droit à la légèreté de l’insouciance.
Mais sa sœur n’était pas idiote, et le sarcasme trop présent dans le timbre de voix de Dario. L’espoir s’éteint aussi rapidement qu’il s’était enflammé. Bien sûr que leur père serait revenu, jamais il n’aurait pris retraite au soleil, quand bien même il en aurait eu l’opportunité, alors qu’il ignorait le sort advenu de ses enfants et de sa femme. Et encore ! S’il les avait tous su morts et enterrés, il serait quand même revenu, les venger jusqu’à être pendu à son tour.

« Maintenant? Pa’c’que tu crois que j’faisais quoi avant? » Qu’il rétorqua, une note de surprise dans le timbre de sa voix ainsi que dans le rehaussement de ses sourcils. Avait-elle vraiment avalé le ragot de sottises qu’il venait de lui dire? Pensait-elle vraiment qu’il avait été libre toutes ces années et qu’il était resté là-bas à se forger une nouvelle vie comme elle semblait l’avoir si bien fait ici?

« Et j’allais pas faire la pute, maman aurait détesté ça. »
« Non, bien sûr, M’man aurait détesté ça. Moi aussi. Elle est où, d’ailleurs? »
Ce n’était pas faute de l’avoir cherchée. Jamais il n’était arrêté quelque part sans poser ces questions qu’ils posaient si souvent. Tellement souvent qu’elles étaient devenues une habitude. Jamais il ne s’habituerait toutefois à ce mélange de déception et soulagement qui suivait chaque réponse. Déception de ne pas plus savoir où elle se trouvait, soulagement de ne pas apprendre son décès. Mais peut-être qu’Esmée en savait plus que lui…

« P’pa aurait aimé te r’voir. Y parlait que d’toi, tout l’temps. » Son ton s’était adouci, son regard prenant cette teinte nostalgique. Il avait détourné la tête, se perdant dans les flammes crépitantes comme ne voulant pas regarder sa sœur pour dire ceci, de peur de flancher peut-être, de peur de se prendre à être heureux de simplement la savoir vivante. « Manolo a crevé d’la fièvre ou d’j’sais pas quoi, en route vers Marseilles. C’est lui l’plus chanceux en fait, ça y’aura évité l’pire. »

Le ton sec et cassant de sa sœur le ramena à la réalité, et il rapporta lentement son regard dans le sien. Il n’y avait plus rien de la douceur précédente, sinon une pointe d’amusement au travers du froid de ses pupilles. Il fronça les sourcils, et baissa le regard pour s’observer lui-même. Ah certes, il n’avait pas le panache de ces bourgeois snobinnard, mais il n’était pas trop mal il lui semblait. Il avait repris de la chair, et ses cheveux avaient repoussés depuis les galères. Les cicatrices et les marques étaient toujours bien présentes et visibles sur son corps, mais elles avaient l’air saines et n’étaient à présent que vestiges de son passé. Et si ses vêtements finissaient inévitablement tâché de sang séché qui avait peine à partir, ses armes étaient étincelantes et toujours bien entretenues. On pouvait quitter la piraterie, mais difficilement se détacher de ces habitudes qui étaient devenues seconde nature.

« J’ai tant l’air magané qu’ça? » Il s’était levé, faisant rouler ses épaules et se cambrant un brin pour s’étirer. Il jeta un regard sur la pièce, avant de se diriger vers une petite table, se tirant un banc pour s’y asseoir, croisant les bras sur la table, bien à son aise, comme s’il était venu ici toute sa vie.
« Aller, sers-moi d’quoi à boire.  C’pas comme ça qu’on accueille son frère! Plantée là à m’toiser d’même. »
Oh certes, ce n’était peut-être pas aussi comme cela qu’on réapparaissait dans la vie de sa sœur qui nous croyait depuis longtemps mort et enterré. Mais Dario ne se souciait plus de cela, et l’effet recherché aurait certes été amoindri s’il avait simplement cogné à la porte un dimanche matin…
« Je suis revenu pour toi, pour P’pa. Veiller les’uns sur les’autres, et venger la famille. C’est c’qu’y voulait. »
Aucun sarcasme ici. Des mots enveloppés d’une étonnante douceur qui discordaient avec l’allure et l’attitude de Dario. Mais ils étaient tous vrais. La vérité toutefois à souvent plus d’un revers…
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