La belle de l’empire du Milieu est la fille d’un fabricant de papier du Tibet. Pendant les premiers mois, la famille fut heureuse et rien n’aurait prédestiné le destin qu’a eu Da-Xia. Cependant, en un coup du sort, la petite eu le malheur de voir sa mère – de santé fragile – décédée d’une maladie qui la rongeait depuis des années.
Le seul souvenir qu’elle gardera de celle qui lui a donné la vie est un pendentif dans lequel se trouve le portrait – à moitié effacé – de cette dernière et dont elle ne se sépare jamais.

Inconsolable, le père de Da-Xia décida de quitter la Chine pour la France où, avait-il entendu, le papier était un matériel rare et très demandé. Expert dans cet art, il espérait pourvoir faire fortune, offrant une belle vie à sa fille, et se consoler de la perte de sa femme.
Vite installé, le père apprit le français – dont il apprit quelques bases à Da-Xia, devenue son assistante quelques années plus tard – et y prospéra à son plus grand bonheur.

Pourtant, le rêve du vieux continent prit vite fin. Il devint accroc aux jeux de hasard et y perdit tout ce qu’il avait gagné et même plus, s’attirant des créanciers. Au bord du gouffre et craignant qu’il arrive quelque chose à sa fille, il s’enfuit. Si, à première vue, cet acte était d’une lâcheté profonde, cet homme a voulu protéger sa progéniture.  En effet, ses créanciers ignoraient l’existence de Da-Xia et lui disparut, elle ne risquait plus rien. Jamais Da-Xia ne le comprendra dans ce sens. Du haut de ses dix ans, elle saisit juste que son père l’avait abandonnée sans richesse et sans ressource. Elle ne lui pardonnera jamais. Ne parlant guère le français, elle dû se résoudre à la mendicité pour survivre.

Pendant un an, elle valsera entre la mendicité et le vol. Apprenant à une vitesse prodigieuse, elle arrivait à voler la bourse des honnêtes parisiens et voyageurs de passage et à se défendre si besoin est. C’est lors d’une de ses escapades, qu’elle fut repérée par un Cagou – recruteur de la Cour des Miracles – qui lui promit un toit et de quoi manger. Seule depuis si longtemps, Da-Xia ne fut pas difficile à convaincre. Ce dernier, du nom de Robin, lui apprit le français, termina – dans la mesure du possible – son éducation et l’initia à l’art de l’assassinat. Très vite, la jeune femme se tailla une réputation de tueuse aguerrie et accumulera les offres de contrat. Plus sentimentalement, Da-Xia se rapprocha vite de Robin qui remplaça son père aux yeux de la jeune femme à en devenir qu’elle était.

Vers ses 16 ans, une Maquerelle liée à la Cour des Miracles la repère et tombe sous le charme de la beauté exotique de belle demoiselle qu’elle était devenue. Elle a une beauté rare et souvent demandée par de riches clients. Da-Xia peut lui rapporter gros et cette femme demande à ce qu’elle rejoigne son bordel.
Loin de s’offusquer et voyant l’occasion de rajouter une corde à son arc, Da-Xia accepte et commence apprendre l’art de plaire à un homme et lui procurer du plaisir tout en réussissant à garder son affection.
Deux ans plus tard, à 18 ans, elle comprit à quel point elle avait raison de s’être laissée tenter par le métier de marchande d’amour. Un soir, Jean Sansdieu qui n’est ni plus ni moins que le Grand Coësre entra dans la Maison Close et tomba sous le charme de Da-Xia. Très vite, elle en devint la catin exclusive. Da-Xia avait interdiction formelle de se donner à quelqu’un d’autre et personne ne pouvait la forcer à avoir des relations sexuelles avait quelqu’un d’autre que le Roi de la Cour des Miracles.
Il ne fut pas longtemps avant que Jean décide d’emmener la jeune femme avec lui. Un vrai coup de foudre. De son côté, Pas vraiment ! Mais elle était ravie de quitter le bordel après deux ans de bons et loyaux services et prit rapidement goût à sa position et au pouvoir que lui apportait sa nouvelle vie.