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 Léopoldine Derosier

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Sam 21 Oct - 14:38

Léopoldine Derosier dite "Olympe"

Queen of Olympus
Prénom(s) : Léopoldine, Marie, deux prénoms oubliés de tous ◆ Nom : Derosier ◆ Surnom : Pour tous, elle est Olympe. Juste Olympe. Certains la nomment même « L'Olympe », domaine des dieux, inaccessible.◆ Date de naissance : le 6 mai 1640 à Paris◆ Âge : 27 sombres printemps ◆ Orientation sexuelle : Hétérosexuelle ◆ Situation matrimoniale : Célibataire, oisillon sali par l'amour du tout Paris ◆ Métier : Prostituée ◆ Religion : Catholique en colère contre le Tout Puissant. ◆ Groupe : Miraculés. ◆ Célébrité : La divine Laura Haddock ◆ Crédits : (c) QueenSigyn (c) strelitzia (c) tumblr
Eh toi ! Ma jolie, qu'est-ce que tu fais dehors toute seule à une heure si tardive ? Mes affaires ne te regardent rien, vieil ivrogne. Retourne donc à ta fange et laisse moi passer. C'est qu'il faudrait pas qu'il t'arrive malheur ma belle, le vieux Claude peut te raccompagner tu sais ! T'imagine ma mignonne, tu t'retrouves face à deux gars qui s'en prennent à toi, ils pourraient en vouloir à ton argent, à ta vie, à autre chose... Tu ferais quoi ? Qu'ils s'en prennent à ma vie et je prierai pour la leur. Nul ne peut me toucher sans en avoir payé le prix. Et il est bien plus exorbitant que tout ce que ta vieille bourse élimé a pu contenir dans toute ta misérable vie. Des protecteurs, j'en ai plus qu'il ne m'en faut. Et pour la plupart, ils tiennent sur leurs deux jambes, eux. Ah j'te l'dis ! Tu s'rais bien contente que j'sois là si ça arrivait. Mais d'ailleurs, j'ai jamais été très physionomiste mais je me souviens pas de ton visage. Tu viens souvent par ici beauté, parce que l'on peut pas vraiment dire que ce soit un endroit très recommandable pour une fille comme toi ? Une fille comme moi ? Mais il n'y a pas de fille comme moi. Et je n'ai rien de très recommandable, vieille carne.
Lorsque l'homme s'affala à ses côtés, un râle de satisfaction s'échappant de ses lèvres, elle se redressa prestement, lui signifiant ainsi qu'il ne pouvait s'attarder. Il n'avait pas payé pour cela. La lueur de la chandelle laissait entrevoir les courbes de son corps, ce corps que tous admiraient, ce corps que tous rêvaient de posséder, pour un temps seulement. Assise au bord du lit, elle cherchait sa tunique des yeux, désireuse de s'en draper pour couvrir délicatement ses formes sensuelles. Lorsqu'elle esquissa un geste pour s'en emparer, l'homme l'attira de nouveau à lui d'une main aussi tendre que ferme. Malgré ses réticences, elle se laissa guider. Mieux valait ne pas le vexer ni le brusquer. Son moment viendrait. « Je me demandais... Quels mystères renferment ces jolis yeux, Olympe ? Hmm ? Toi qui connais tous les secrets les plus sombres et les plus sordides du tout Paris. Toi qui tiens entre tes mains le cœur et l'honneur des plus grands hommes de ce pays. Qui es-tu donc, toi ? » Un sourire énigmatique étira les lèvres de la belle tandis qu'elle plantait ses prunelles mordorées dans celles de cet amant un peu trop curieux.« Je suis celle que tu veux que je sois » susurra-t-elle avec une terrible sensualité. Cette question on la lui posait si souvent qu'elle avait cessé d'y prendre gare. Il existait toujours des badauds et des rêveurs pour imaginer endosser plus que le rôle de client, désireux d'être autre chose que cet amant éphémère, un preux chevalier prêt à lui tendre la main et à la sauver de cette misérable existence. Ces êtres naïfs avaient parfois quelque chose de touchant à croire sincèrement  qu'elle pouvait, qu'elle voulait être sauvée. Touchants et profondément pathétiques. Mais jamais ils ne la sauveraient et jamais ils n'auraient de réponses à leurs questions. Olympe était tout à la fois. Tout ce qu'ils désiraient et tout ce dont ils n'osaient rêver. Olympe la douce ou Olympe la gourmande. Olympe la fragile ou Olympe la terrible. Sensuelle et dangereuse ou naïve et délicate. Tantôt docile, tantôt farouche, Olympe était tout et rien à la fois. Olympe. Simplement Olympe, sans nom et sans honneur mais avec le tout Paris à ses pieds.

Mais derrière Olympe, discrète, effacée et oubliée, se cachait Léopoldine. Nul ne la connaissait, tous ignoraient jusqu'à son existence et c'était mieux ainsi. Léopoldine Derosier était une étrangère aux yeux de tous. Une étrangère qui aurait pu mener une existence simple mais profondément heureuse si le fer rouge de la bâtardise ne l'avait pas marquée avant même sa venue au monde. Toute histoire a un commencement et celle-ci débute avec Blanche Derosier, jolie petite hirondelle d'à peine vingt printemps. Douce Blanche, au prénom aussi immaculé que son âme. Naïve petite Blanche qui pensait qu'un noble cœur pouvait tout réussir. Triste petite Blanche qui eut l'audace de vendre sa vertu à un malin aux yeux envoûtants qui l'abandonna sitôt que le ventre de la belle commença à s'arrondir. Blanche Derosier n'était pas de haute naissance, mais elle était instruite autant que jolie. Devenue gouvernante au sein d'une petite maison noble, les siens espéraient secrètement la voir faire de grandes choses, à commencer par un mariage profitable. La maîtresse de maison s'était prise d'affection pour cette oie blanche et avait fait d'elle sa confidente en plus de la gouvernante de ses enfants. Tout aurait pu réussir à Blanche si elle ne s'était pas laissée aveugler. Un modeste palefrenier de la maison qui osa lui conter fleurette sans qu'elle ne s'en émeuve. Mais le fruit du pêché en son sein, elle n'avait d'immaculée désormais que son nom. Le bel oiseau s'était envolé la laissant bien seule et démunie. Chassée sans tarder par ses protecteurs, répudiée par les siens, Blanche se trouva sans argent, sans honneur et sans relation pour lui permettre de survivre. Quittant sa contrée qui lui était devenue étrangère, elle décida de voyager jusqu'à Paris, où de nombreux séjours avec la famille qui l'employait lui avaient permis de nouer des amitiés plus ou moins solides. Ce fut dans les rues parisiennes que Blanche donna naissance à sa précieuse Léopoldine, vingt-sept années plus tôt.  

Et bientôt les mains tendues commencèrent à se raréfier, les amis des temps passés tournèrent finalement le dos à cette malheureuse qui avait eu l'audace de se déshonorer. Bien vite les ressources commencèrent à manquer et il fallut trouver une solution. Cette solution s'appelait la Cour des Miracles, là où l'honneur n'existait pas, là où seuls comptaient la survie et la liberté. C'était là que la petite Léopoldine grandit. Avec les années, la petite gagna en beauté et en vivacité à tel point qu'elle fut rapidement élevée au rang de petite princesse. Par sa mère, la première, qui lui offrit l'éducation et l'instruction qui fut la sienne par le passé. Elle lui apprit à lire et à écrire, lui enseigna l'histoire et le latin, la musique et la poésie. Une éducation qui dénotait fortement dans ces quartiers mais une éducation à laquelle Blanche tenait, encore naïvement persuadée qu'elle pourrait sauver sa fille du sombre avenir qui l'attendait. Petite demoiselle au caractère bien trempé et aux grands yeux ravageurs, Léopoldine attirait l'attention et l'affection de tous leurs voisins qui n'hésitaient pas à prêter main forte à sa pauvre mère pour s'occuper d'elle, la nuit surtout quand il lui fallait s'absenter pour subvenir à leurs besoins. Vendre son corps et sa vertu pour avoir osé aimer le plus infréquentable des hommes. Cette vérité avait glacé Léopoldine lorsqu'elle se trouva en âge de comprendre comment sa mère pouvait à elle seule les nourrir toutes deux. Et elle s'était alors juré de ne jamais tomber aussi bas. Mais elle apprit à ses dépends qu'il était bien plus simple d'atterrir malencontreusement dans la fange de la Cour des Miracles que d'en sortir. Avant de faire ces amères découvertes la petite Léopoldine réussit malgré tout à s'épanouir dans ce monde d'ombre et de lumière, la Cour des Miracles possédait une aura fascinante qui l'extasiait autant qu'elle l'effrayait parfois. Libre et choyée, elle l'était malgré tout mais les rêves de grandeur et d'ailleurs prenaient trop souvent le dessus.

« Et bien ma toute belle, à quoi penses-tu ? » Elle se redressa, exaspérée de s'être ainsi laissée aller à songer à ce passé oublié. Léopoldine n'était plus depuis longtemps. Seule Olympe comptait. Olympe était arrivée alors que Léopoldine suivait les traces malheureuses de sa mère. Mais elle possédait ce que nombre des putains de Paris ne possédaient pas. Ce quelque chose que personne ne parvenait à expliquer, ce semblant de grandeur et d'élégance, cet air altier et cette moue sévère qui lui conféraient une certaine noblesse qui avait de quoi fasciner dans ces rues. Ses pas débauchés finirent par la conduire jusqu'à la maison de Sophie où le patron l'érigea au rang de reine, une beauté inaccessible qui ne tarda pas à se faire une réputation dans les plus hautes sphères parisiennes. Ses rêves de grandeur jamais elle ne les auraient imaginé comme cela mais au moins était-elle quelqu'un et dans ce monde inhumain c'était quelque chose d'inespéré, elle en avait bien conscience. Dix longues années de souffrance, dix longues années de labeur parfois proche de la torture et elle était enfin quelqu'un. Une courtisane débauchée, mais LA courtisane du tout Paris. Et elle s'abaissait à se morfondre dans les bras d'un inconnu qu'elle méprisait autant que les autres. « Je pense qu'il est temps pour toi de quitter ces lieux. Tu ne voudrais pas attiser la colère du patron. Tu sais à quel point il a horreur de l'abus. » La menace était lancée d'une voix douce et badine mais elle restait implacable. Le temps c'était de l'argent et entre les bras de la Scandaleuse mieux valait ne pas en perdre. « Ne veux-tu donc pas répondre à ma question ? » « J'y ai répondu, trésor. Et il faudra te contenter de cela. Tu as raison sur un point, des secrets sordides et inavouables, cette couche en a entendu plus que tu n'oserais l'imaginer. C'est fou ce que les hommes peuvent être bavards... Je ne sais même pas si vous en êtes seulement conscients... Libres à vous de me dévoiler vos penchants les plus noirs mais nul ne peut exiger que je tombe dans les mêmes travers. Mes vérités ne regardent que moi. Tu n'auras jamais assez de richesses pour payer la moindre d'entre elles. J'ai connu de bien meilleurs payeurs que toi. Et eux-mêmes ne peuvent se vanter de m'avoir entendue m'épancher comme les pipelettes que vous êtes. » Excédé par tant de mépris, l'homme l'empoigna à la gorge, avec juste ce qu'il fallait de force pour lui signifier qu'elle allait trop loin et qu'il gardait le dessus. Grave erreur... D'un geste brusque, elle le repoussa sans ménagement avant de frapper un coup contre le mur. L'instant d'après un homme aux allures patibulaire pénétra dans la pièce sans accorder la moindre importance à la nudité des deux protagonistes. Il s'empara des vêtements de l'homme et les lui jeta au visage, lui signifiant sans ménagement qu'il était temps pour lui de déguerpir. « Tu te prends pour le roi ici, toi qui n'es rien ni personne chez toi ? Chez nous tu es même moins que ça, ne l'oublie jamais. Tu n'es pas prêt de revoir cette chambre et tu le sais. » Fulminant, l'homme quitta la pièce solidement accompagné tandis qu'Olympe se drapait d'une robe de chambre en soie légère plus tourmentée qu'elle ne voulait bien l'admettre.

Du haut de son mépris, elle n'avait rien d'une reine. Elle le savait, on le lui prouvait de jour en jour. Cet homme et sa rancoeur qui voulait simplement connaître les secrets qu'elle renfermait, il ignorait qu'elle-même ignorait bien des vérités. Des secrets qui la rongeaient désormais et qui ne cessaient d'empoisonner son cœur. Elle n'avait rien d'une reine mais son destin aurait pu être tout autre. Elle l'apprit quelques mois plus tôt alors que sa pauvre mère se trouvait sur son lit de mort. Blanche Derosier s'éteignait et semblait vouloir soulager son âme souillée. Elle glissa à l'oreille de sa fille un nouveau secret, celui de trop sans aucun doute, celui qui allait lui faire perdre pied. Son père, cet homme cruel et ingrat qui l'avait abandonnée avant même qu'elle vienne au monde n'était pas un palefrenier que Blanche avait eu l'audace d'aimer durant une seule malheureuse nuit d'amour. Elle l'avait aimée durant de longs mois, à l'abri des oreilles et des regards indiscrets. Honteuse, elle avait été contrainte de tricher, de mentir pour cacher aux yeux du monde cet amour interdit. Car l'homme n'était autre que le marquis de Vernay en personne, le maître pour lequel Blanche travaillait et pour lequel elle aurait pu donner sa vie en plus de sa vertu. Le comte se détacha d'elle sitôt sa grossesse révélée et loin d'être sotte, la comtesse la chassa sans ménagement après avoir menacé jusqu'à sa vie. L'idée que son père ait pu être un homme d'une telle envergure avait été un choc pour Olympe qui eut du mal à le croire. « Tu lui ressembles beaucoup, Léo. » avait alors lâché sa mère dans un sanglot, la seule à l'appeler encore ainsi. Son allure altière et ses traits délicats n'étaient donc pas le fruit du hasard avait-elle compris. Et une sourde colère s'était alors immiscée en elle alors qu'elle enterrait la seule personne qui l'ait jamais aimée. Elle aurait pu mener une existence tellement différente si seulement elle était née légitime. Elle qui rêvait de grandeur depuis toujours aurait pu toucher les sommets si seulement le Tout Puissant en avait décidé autrement. Des mois durant elle avait tenté d'oublier mais cette révélation avait fini par empoisonner son cœur. Elle ne pensait plus qu'à cela. Lorsqu'un comte ou un marquis venait assouvir ses envies de reconnaissance et d'affection entre ses bras, elle imaginait que ces hommes auraient pu aisément recevoir son mépris si seulement elle avait été leur égale. Lorsqu'elle croisait de jolies calèches et des précieuses en belles robes, son dédain habituel se muait en rage sourde. Toutes ces femmes ne lui arrivaient pas à la cheville, elles n'auraient jamais fait le poids si seulement elle avait pu les confronter. Le destin avait fait d'elle une reine mais elle restait une catin. Et la reine des putains n'était finalement pas grand chose face à la marquise qu'elle aurait pu être.

Songeuse, elle sortit de la chambre qui lui était réservée, toujours aussi simplement vêtue. Sans doute n'aurait-elle pas dû agir de la sorte, sans doute n'aurait-elle pas dû succomber à cette stupide tentation. Le matin même, elle n'aurait pas dû se rendre jusqu'à l'hôtel particulier des du Vernay. Pourquoi au juste ? Voir à quoi pouvait bien ressembler ce père qui l'avait reniée ? Le confronter et lui cracher toute sa bile ?Confronter cette belle doche qu'elle espérait énorme et rongée par la goutte ? Découvrir si les enfants qu'avaient élevés sa mère durant un temps étaient aussi laids et infréquentables qu'elle l'imaginait ? Quelle vengeance avait-elle cherché à exécuter au juste ? Car vengeance il y avait, elle devait l'avouer à présent, son cœur ne réclamait que cela. Mais campée face à la demeure, alors qu'elle interpella un cocher qui passait devant elle et qui charmé par le minois de la belle voulut se montrer aimable, celui-ci lui confirma que feu le marquis du Vernay s'était éteint voilà une année et avait laissé titre et richesses à son jeune fils. Cette nouvelle avait vidé Léopoldine. La courtisane n'avait su que répondre à l'homme lorsqu'il lui demanda quelles affaires elle avait à régler avec son maître défunt. Lorsqu'il évoqua la possibilité d'annoncer sa venue au jeune marquis, elle l'en défendit, le remercia et s'éclipsa comme elle était venue. Ce coup de folie ne l'avait nullement aidée, rien n'avait changé dans sa vie bien qu'elle lui apparaisse désormais plus terne qu'elle ne l'avait jamais été. Paris était à ses pieds mais elle ne recevait en vérité que le mépris et la bile de ceux qui la réclamaient. Elle n'était rien, une catin, une débauchée. Elle aurait mérité d'être tellement plus. Amère, elle maudit le destin et le Seigneur qui avaient choisi quelle voie serait la sienne. Elle croisa alors le regard sombre d'Adam à qui elle s'efforça de sourire. Mieux valait qu'il ne sache rien de ses pensées. Mais Dieu savait, lui, que Léoplodine valait mieux que cette sordide existence réservée à Olympe.
Pseudo : QueenSigyn ◆ Âge : Le quart de siècle baby ◆ Trouvaille du forum : PRD ◆ Avis sur le forum : Design superbe  :keur: Contexte original, travail de rédaction soigné  Léopoldine Derosier 1378359076 Il vous en faut encore ou j'arrête ?  :green:  ◆ Le mot de la fin : Licorne  :uni:
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