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 Merance de Sabran

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Sam 21 Oct - 8:22

Merance de Sabran

"Il est des blessures qui ne s'ouvrent qu'à la nuit, à l'heure où les rires se taisent, où l'âme a froid et fait trembler le corps.” *Richard Bohringer*
Prénom(s) : Merance. ◆ Nom : Née de Sabran, elle n'use jamais de son patronyme et le tait. Seules quelques rares personnes le connaissent. ◆ Surnom : La Maudite. ◆ Date de naissance : 21 juin 1642. ◆ Âge : 25 ans. ◆ Orientation sexuelle : Elle n'a pas eu le temps de réellement se définir et tente de contenir les moindres pulsions de son corps ou élan de son coeur. ◆ Situation matrimoniale : Veuve. ◆ Métier : Soigneuse, empoisonneuse, faiseuse d'anges. ◆ Religion : Les dieux oubliés. ◆ Groupe : Miraculés. ◆ Célébrité : Eleanor Tomlinson. ◆ Crédits : moi et Tumblr.
Eh toi ! Ma jolie, qu'est-ce que tu fais dehors toute seule à une heure si tardive ? Si on te le demande, tu diras qu'tu n'sais pas ! C'est qu'il faudrait pas qu'il t'arrive malheur ma belle, le vieux Claude peut te raccompagner tu sais ! T'imagine ma mignonne, tu t'retrouves face à deux gars qui s'en prennent à toi, ils pourraient en vouloir à ton argent, à ta vie, à autre chose... Tu ferais quoi ? Et toi, tu ferais quoi si je décidais de t'arracher la langue, là, tout de suite, histoire de voir si tu sais encore jac'ter hum ? Ah j'te l'dis ! Tu s'rais bien contente que j'sois là si ça arrivait. Mais d'ailleurs, j'ai jamais été très physionomiste mais je me souviens pas de ton visage. Tu viens souvent par ici beauté, parce que l'on peut pas vraiment dire que ce soit un endroit très recommandable pour une fille comme toi ? Tu crois que la fange n'est réservée qu'à des types dans ton genre ?
va voir ailleurs si j'y suis et on sera quitte !
Fleur aux épines acérées qui n'hésite pas à maudire son prochain,
Serpent au sourire ravageur qui bercera d'illusions les hommes le temps d'une conversation,
Vautour qui se repaîtra de vos chairs mortes une fois votre cadavre refroidi,
Elle n'est qu'une façade aux multiples facettes que son âme meurtrie offre à l'assemblée afin de ne jamais dévoiler ses secrets.
Mais qui est donc Mérance de Sabran ?

La vingtaine légèrement dépassée, rousse au teint laiteux, le regard clair qui se pose sans complexe sur les gens qui l'entourent, Mérance apparait soignée et même très bien éduquée. Si ses bonnes manières vous émerveillent, son caractère peut vous choquer. En effet, ne vous attendez pas à ce qu'elle soit une oie blanche, timide et rougissante ni même douce, gentille et complaisante. Elle a d'autres chats à fouetter que de vous tenir la main pour vous plaindre. Toutefois, il faut reconnaitre qu'elle n'est pas pour autant irrespectueuse ou effrontée. Elle sait tenir son rôle et reconnaitre la place de chacun dans la société. Un avantage sans aucun doute afin de louvoyer dans les différentes sphères de ce monde fait d'illusions et de faux semblants.

D'apparence froide, lointaine et même peut être fière diront certains, elle ne se laisse pas approcher facilement. Longtemps blessée par l'attitude des autres, elle ne supporte plus aujourd'hui qu'on lui dicte sa conduite. Si l'envie lui prend, elle peut battre la campagne pieds nus, les jupons remontés jusqu'aux mollets ou encore, traverser le royaume de long en large sans crier gare. Elle se moque bien de ce que l'on dit d'elle et rit même des ragots que l'on propage sur son compte. Elle a depuis longtemps appris, à ses dépends d'ailleurs, que dans ce monde les gens se complaisent dans les illusions aussi en use et abuse-t-elle !

Son histoire comme toute celle de sa famille est digne d'une tragédie grecque.
Faut-il donc que les bonnes fées aient refusé de se pencher sur leur berceau pour que cela tourne au drame de cette manière ?

Il était une fois… au pays des coups et des excès

Première née légitime de Guillaume de Sabran, Merance eut pour principal pêché de naitre fille et rousse qui plus est ! Signe du destin ou simple désir de se débarrasser de ce petit être à jamais, Guillaume la rejeta dès l'instant où ses yeux se posèrent sur elle. N'a-t-il pas refusé de prendre le linge dans lequel elle était emmaillotée ?

Grandir correctement fut alors pour elle un véritable calvaire. Sa mère n'ayant aucune âme charitable elle l'exclut à son tour de sa cour afin de ne pas s’attirer le courroux de son époux et la petite Mérance se trouva alors élevée par une bande de domestiques qui essayèrent tant bien que mal de l'aider. Mais gare à celui ou celle qui oserait en faire trop. Le père ayant la main leste une fois l'âme avinée, il rouait de coups son personnel lorsque la fillette montrait quelques capacités à jouer pleinement son rôle d'héritière, quand ce n’était pas la petite elle-même qui recevait le châtiment. D’ailleurs, il fallut l’intervention à plusieurs reprises de son bâtard de frère pour que Merance ne passe pas de vie à trépas. Et rapidement, l'avenir s’assombrit…
On relégua dans une aile du domaine la gamine en devenir. Impossible pour elle d'échapper à sa destinée. Elle serait et resterait celle dont on ne voulait pas ! Toutefois, à l'abri des regards, Mérance s'échappait quelques fois avec la complicité de la cuisinière qui l'emmenait avec elle ramasser des plantes pour la cuisine mais jamais trop loin et trop visible. Il y allait de la survie de chacune.

Les années s’enchaînant, on lui autorisa les livres afin qu'elle ne soit pas complètement niaise, on lui apprit tout de même à coudre et à broder mais son sort fut scellé lorsque finalement, on décida tout bonnement de s'en débarrasser. Les jumeaux étaient nés depuis longtemps, un garçon, une fille, le choix du roi. Le baron sanglant comme on aimait à le nommer dans le pays avait son héritier mâle pour lui succéder, anéantissant par la même occasion le moindre espoir d’être un jour reconnu chez l’aîné, issu d’une brève rencontre à Paris. Quant à Mérance, elle pouvait être effacée du quotidien. Et pour cela, quoi de mieux que la donner en mariage afin de s'allier à une famille utile pour l'avenir.

Les Noces Barbares

Mais le moment venu, lorsque le fils de famille qui devait venir la chercher se présenta, ô surprise, ce fut son père qui fut accueillit chez les de Sabran. Le promis avait été occis dans une rixe de poulailler pour ne pas dire de bordel mais un deal étant un deal, la jeune fille devait donc être livrée en pâture aux fauves.
Le père, Lothaire du Moulin plus communément appelé « l’araignée » dans les bas-fonds de Paris, assura qu'il prendrait donc pour épouse Mérance car le dédit lui coûterait trop cher et une femme, jeune qui plus est, mettrait quelques lueurs dans sa maisonnée.
Que de belles paroles résonnaient alors aux oreilles chastes de la douce enfant qui voyait sa vie partir en morceaux à chaque seconde que le temps dispersait. Mais bien vite le petit cœur enjoué se rembrunit quand il comprit que la mort aurait été plus douce que l’avenir qu’on lui offrait. De Sabran avait tout simplement vendu sa fille au plus offrant récoltant ainsi quelques deniers du plus grand des prêteurs sur gages de la capitale contre la promesse de l’éloigner le plus possible de la demeure parentale et d’en faire ce qu’il voudrait.

Et à peine la bague au doigt que la jeune fille fut faite femme dans la douleur et la violence. La donzelle n'était pas très au fait de ce que l'on attendait d'elle et comme elle se refusait à son vieux mari, il eut tôt fait d'exiger qu'elle lui offre ce qu'il avait payé le prix fort. Mais têtue comme une mule, la jeune roussette s'obstinait à vouloir échapper à son bourreau alors ce dernier fit appel à ses fils qui la maintint afin de rendre la bête plus docile. De cris en larmes, de peur en supplications, rien n'y fit. Mérance reçut cette nuit-là un avant-gout de ce qui allait durer plusieurs mois voir des années. Lothaire fit son devoir conjugal avec vigueur et force arrachant la dernière barrière de cette innocence brisée. Et comme si cela ne suffisait pas, il exigea de marquer de son seau la peau de cette chère enfant afin que toujours elle sache qui était dorénavant son maître.

Toujours entre les mains des fils et complices de cette tragique affaire, Mérance ne put rien faire pour se défendre. Arquant le corps pour éviter qu'on la touche, elle reçut une correction à coups de poing dans le ventre. Et comme si cela ne suffisait pas, l'époux mal aimé décida de la fouetter. Les lanières de cuir vinrent lécher les chairs de la peau diaphane qui se mit à rougir et à éclater en bulles carmin. Et lorsque tout fut terminé, que la nuit de noces fut bien entamée, Lothaire décida d'abandonner aux mains expertes de ses fils sa femme tandis que lui devait quitter Paris pour affaires. Prostrée, perdue entre deux mondes, Mérance s'était recroquevillée sur elle-même au pied de son lit de jeune mariée. Et ce fut là que les fils du Moulin la trouvèrent au petit matin. Sadiques et pervers certes mais l'affaire ne leur disait rien de bon aussi préférèrent-ils faire soigner celle qui désormais était devenue leur mère. Quelle ironie du sort pour cette jeunette à peine sortie de l'enfance…

Et les heures s'égrainèrent dans le sablier du temps.

Mérance ne cherchait même plus à lutter. La douleur irradiait dans tout son corps, la brutalité des attaques avait été telle qu'elle ne pensait qu'à dormir pour l'éternité. Et de rejeter par la même occasion le Seigneur et tous ses saints qui avaient laissé faire ces insanités sans même essayer de la protéger… Ce ne fut que lorsqu'elle sentit son cœur ralentir et son corps flotter qu'elle finit par se détendre complètement. Toutes ces années durant lesquelles on l'avait ignorée, mise de côté pour aujourd'hui finir par être le jouet d'un homme âgé et sans aucune limite… s'en était sans aucun doute trop pour une si jeune personne alors la raison bascula pour l'emporter vers le bout du chemin, celui dont on ne revient pas.

Mais parfois, une personne se met sur votre route pour ne pas vous laisser sombrer et vous tend la main… Et cette douce chaleur qui pénétrait son cœur, se répandait dans son corps tout entier… peut être que cette chaleur la conduirait vers un meilleur lendemain. Alors un battement de cœur plus vif, une goulée d'air qui remplissait ses poumons, un mouvement dans ses membres et enfin un cri… un cri sortit du plus profond de sa gorge et qui offrait à ceux présent dans cette pièce qu'elle ne connaissait pas comme un avant gout de victoire car contre toute attente, on venait de la sauver, la faire renaître à la vie, elle qui ne rêvait que de s’éteindre pour l’éternité.

La vengeance est un plat qui se mange froid… très froid

Violentée durant les longs mois que fut son mariage, Mérance ne se plia pourtant jamais aux exigences de son vieux mari pervers, lubrique et sadique qui lui en fit baver en retour. Heureusement, elle n'était pas prisonnière et jouissait même d'une certaine liberté dans l'enceinte de la demeure comme aux alentours aussi mit-elle à profit les longues journées de solitude lorsqu'elle n'était pas contrainte de jouer les bonnes maîtresses de maison afin de se lier plus intimement avec Moïra la sorcière irlandaise, Floridor l'apprenti et Père Eusèbe, le prêtre défroqué, le trio de choc qui l’avait sauvé la nuit de ses noces lorsque à moitié morte, les fils du Moulin l’avaient emmené se faire rafistoler par ceux qui fermeraient les yeux à la cour des miracles.  
La petite devenait une jeune femme souriante à ses heures perdues, heureuse d’apprendre et de vivre autour de personnes qui, pour la première fois de sa vie, s’intéressaient réellement à elle. Elle apprit quelques rudiments de médecine par le père Eusèbe mais surtout, devint experte dans l'art d'associer les plantes auprès de Moïra,  celle-là même qui la nuit de ses noces lui avait planté la graine de la vie en plein cœur de la jeune fille.

Durant cette même période, les grossesses n'aboutirent jamais. Mérance y veilla tout comme elle se mit à veiller secrètement sur la santé de son époux qui finit par s'étouffer lors d'un repas. Fait du hasard ou destin bien orchestré, personne ne le sut sauf Mérance elle-même. L'époux mort et enterré, ses fils nés de sa première union eurent tôt fait de se débarrasser de cette encombrante « mère » qui, sans héritier pour lui assurer une place de choix à la tête de la maison, revint dans sa famille le cœur allégé malgré l'avenir qui s'assombrissait à nouveau. Se remettre sous la coupe de Guillaume de Sabran avait de quoi refroidir même les plus téméraires mais ce n'était pas comme si elle avait le choix. Et puis Locklan serait là ainsi que les jumeaux... et ils avaient tous grandis... tous devenus responsables… tous… devenus une meute de loups prêts à dévorer leur maître…

Le malheur frappe toujours trois fois…

Mais le retour à la maison ne se fit pas sans heurts. Mérance fut une fois de plus contrainte à la solitude, reprenant sa vie là où elle l'avait laissé quelques années plus tôt. Toutefois, la fureur de Guillaume de Sabran s'était accentuée avec le temps et surtout avec les tonnelets qui jonchaient sa cave. D’ailleurs, Mérance en fit à plusieurs reprises les frais. L'humiliation ne lui suffisait plus et de nombreuses fois, ce père, cet ogre comme le considérait Mérance, tenta de l'étrangler pour mieux s'en amuser. Heureusement, à chaque fois, une bonne âme tendait à être dans les parages pour la sauver. A moins que le sort que la jeune femme eut jeté secrètement dans le cœur de la nuit, à la lune noire, fit son office... Quoi qu’il en soit, à force de frapper les chiens, ils vous mordent la main. Et la délivrance vint du bâtard de la famille qui, n'en pouvant plus, fit la seule chose qui lui restait à faire... Provoquant son père à l’épée un soir de beuverie, après avoir laissé le paternel s’enivrer jusqu’à plus soif tandis que lui-même ne finissait jamais son premier verre, Locklan décida d’en finir avec ces années de souffrances et de soumissions qui jalonnaient son parcours et celui de sa sœur. Il avait vu Merance  payer le prix fort tandis que les deux derniers de la famille se la coulaient douce entre les draps de soie et les couverts en or. Cela ne pouvait plus durer. …

Le père mort, Locklan dut se battre avec le plus jeune de la famille au nom de ce sacro-saint « honneur ». Le gamin ne fit aucun pli devant l’épéiste qu’était Locklan. Mais ce carnage fut de trop pour l’ainé et il disparut dans le cœur de la nuit sans même se retourner. Mérance, libérée mais abandonnée par la seule personne qui lui portait un quelconque intérêt dans cette famille prit alors son envol à son tour loin de cette tragédie laissant derrière elle sa mère et sa soeur qui ne s'étaient jamais souciées de son existence.

Paris, mon destin, ma vie…

Merance revint à Paris dans les semaines qui suivirent la tragédie familiale. Sans le sou, sans même un toit pour s’abriter, elle alla toquer à la porte du père Eusèbe qui, durant de longues années, l’accueillit sans jamais poser de questions. Mais l’heure n’était plus aux retrouvailles. Le père Eusèbe avait été tué par les gens d’armes lors d’une échauffourée dans les ruelles sombres des miracles, prenant sans doute le saint homme pour un banal crevard des bas-fonds. Quant à Moïra, elle avait été arrêtée après qu’une noble débauchée passa l’arme à gauche après avoir voulu se débarrasser d’un invité surprise en son sein qui, bien entendu, n’était pas de son époux parti à l’étranger. Seul le jeune Floridor rôdait dans la bicoque du père Eusèbe, désœuvré, mendiant et complètement paumé. Le fait de l’arrivée de Merance réveilla aussitôt la tendre affection qu’il lui portait aussi l’invita-t-il à entrer pour ne plus jamais repartir. Et Merance doucement s’installa, s’enracinant au cœur des miracles comme si elle y avait toujours vécu, œuvrant pour rafistoler les malandrins autant que les filles de joie ou les biens nés tout autant qu’elle pouvait façonner la mort et la fournir au plus offrant...

La vie lui offrait une belle revanche lui traçant une nouvelle destinée…


Pseudo : Mery. ◆ Âge : 25 ans. ◆ Trouvaille du forum : PRD. ◆ Avis sur le forum : Que dire... génial, la cour des miracles prend vie ! ◆ Le mot de la fin : Bonne chance et longue vie !!.
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