Ah, Paris, avec ses ruelles sales, ses tavernes, ses gueux! Quelle ville si peu charmante que le Roi ne fait que hâter le plus possible son déménagement à Versailles! Il reste, tout de même, que bien des gens côtoyant la Cour y ont affaire. Même si la Cour des Miracles n’est plus, il reste, tout de même, que bien des commerces peu catholiques.

Une lettre de La Reynie, invitant Néhémie de Ravalet, Aglaé Corneille et Émile Maupin à la taverne du Sanglier-Rieur, les a amené tous les trois à se croiser. Sitôt arrivés, se présentant chacun leur tour au tenancier, ils sont amenés dans une petite salle avec une table, des chaises et un lit, sans fenêtre, où on leur annonce que La Reynie les rejoindra sous peu. Aglaé Corneille est la dernière arrivée et, confuse de voir un gentilhomme et le comédien Vallombreuse présents, elle n’a cependant pas le temps de poser la moindre question, car, déjà, on referme la porte derrière elle à double tour, ne laissant donc aucun moyen pour les trois prisonniers de se sortir de cette situation pour le moins étrange…

Contraintes pour le premier tour :

- Émile Maupin devra répondre en premier, et devra insérer une citation provenant du monologue de Don Diègue (du Cid de Pierre Corneille) dans son dialogue.
- Néhémie de Ravalet devra insérer la citation suivante de Dr House : « Pourquoi vous êtes là? Vous m’avez acheté un poney? »
- Aglaé Corneille devra utiliser le mot « ornythorinque » dans sa réponse.

À savoir :

- À part Émile, vous pourrez répondre dans l’ordre qu’il vous plaira pour l’instant, et les RPs devront faire moins de 500 mots pour s’assurer de la fluidité de la mini-intrigue.
- Lorsque tout le monde aura répondu au premier tour, Deus relancera l’intrigue.
- Pour l’instant, vous êtes coincé dans la chambre, et il n’y a pas une âme qui peut entrer ou sortir. Tâchez donc de faire connaissance, en attendant!

Une convocation de La Reynie n’avait rien de surprenant pour Émile. Après tout, il était au courant de sa triste affaire familiale, lui offrant un secours bienvenu dans la quête du meurtrier de son père et de son frère. Une invitation à se rendre à la taverne du Sanglier-Rieur n’avait rien de surprenant : après tout, une rencontre dans une salle privée de la taverne permettrait un certain secret que les deux hommes ne pourraient se permettre chez La Reynie lui-même. La missive restait vague, sans plus, chose assez typique. Après tout, si la note tombait entre de mauvaises mains, n’importe qui pourrait apprendre qu’Émile Maupin, alias Vallombreuse, était en réalité Émile de Sérigny… Ainsi donc, profitant de sa soirée sans représentation quelconque, il s’était rendu au rendez-vous, arrivant même à l’avance histoire de montrer sa bonne volonté. Aussitôt arrivé, après avoir donné son nom au tenancier, celui-ci l’avait pointé vers une salle privée, meublée d’une table, de quelques chaises et d’un lit. La Reynie ne s’était pas encore montré, mais c’était bien normal… mais cette nuit-là serait tout sauf normale, et cela, Émile ne le savait pas encore…

Il s’était installé depuis quelques minutes déjà qu’une silhouette se pointa à la porte – mais ce n’était pas La Reynie, mais un gentilhomme dont Émile ignorait le nom. Confus, Émile se leva et fit une révérence, comme un simple comédien devait le faire à un gentilhomme. Il n’eut pas le temps de poser la moindre question, car, derrière le visiteur, il y avait Aglaé Corneille, la fille du grand dramaturge en personne. La situation, cependant, n’avait pas fini de croître en étrangeté : Mlle Corneille était à peine entrée que, derrière elle, un inconnu ferma la porte, la verrouillant à double tour et faisant des trois ses prisonniers.

Affolé, Émile courut vers la porte, cognant en homme furieux, sans obtenir aucune réponse. Alors cela, c’était une bien mauvaise plaisanterie! Le mauvais drôle qui les avait attirés tous les trois dans cette farce de peu de goût ne donnerait pas cher de sa peau, une fois qu’il serait sorti de la chambre… Ne restait plus qu’à espérer que ce diantre de tavernier n’y joue pas un rôle quelconque!

- Ô rage, ô désespoir, n’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie? clama-t-il, histoire de substituer les injures qui lui montaient au nez par un peu de Corneille. Il ne fallait pas, après tout, écorcher les oreilles de la charmante demoiselle ci-présente avec des jurons! Au comble du découragement, Émile se tourna vers ses compagnons de geôle, haussant les épaules par désespoir, remarquant très vite que la salle ne possédait aucune fenêtre.

- C’est d’un ridicule! s’exclama-t-il. A-t-on idée de faire venir des gens innocents pour les enfermer à double tour comme des criminels!