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 Sometimes too much is not enough [Dario]

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Mar 6 Fév - 21:35
Il n'existait rien de plus beau qu'une église. Aussi petite et modeste qu'elle fut, une église surpassait le plus somptueux des palais. Rien n'était comparable à la maison de Dieu. Fleur de Lys appréciait la quiétude des lieux, la lueur des bougies, le jeu de lumière des vitraux, l'odeur du prieuré. Les mains jointes, son chapelet entrelacé entre ses doigts, elle implorait le pardon divin. A son grand désarroi elle sentait la rancœur se répandre en elle. Elle avait pardonné à Jean de l'avoir abandonnée et à Da-Xia de l'avoir supplantée. Mais elle voyait dans l'attitude de sa rivale une fierté et un orgueil démesuré. "Elle se prend pour une reine. Elle déambule comme si Paris lui appartenait. Sotte. Quelle sotte." ruminait la jeune femme. Elle pouvait lui pardonner d'être la nouvelle favorite parce qu'elle savait qu'elle n'avait pas agit contre elle. Mais la perle exotique ne prenait même pas la peine de dissimuler le plaisir qu'elle tirait de sa position. Fleur de Lys priait pour que le péché d'orgueil cesse dans l'esprit de Da-Xia car l'orgueil constituait un péché capitale mais aussi car elle ne pouvait lui pardonner autrement. Si elle ne se repentait de ses fautes, elle ne pourrait lui pardonner. "Je pensais que la luxure était mon seul péché mais j'avais tort. Je me laisse corrompre par l'envie, la jalousie et la rancœur. Quelle horrible personne je fais." déplora-t-elle. Des larmes roulaient sur ses joues. Elle essayait de toutes ses forces d'être bonne mais elle n'y parvenait pas. Fleur de Lys pleura quelques instants en silence, son visage dissimulé sous un voile. Puis les cloches sonnèrent sept heures et elle sortit de l'église pour rejoindre son lieu de perdition.

Dans les rues et ruelles personne ne la dérangeait. Les badauds reconnaissaient son manteau jaune, cadeau du grand Coësre. Ils savaient que c'était Fleur de Lys, l'ancienne favorite de leur souverain des bas-fonds et n'osaient pas l'importuner de crainte de provoquer la colère de Jean Sansdieu. "Mais cela viendra." prédit-elle. Les filles de joies non plus n'osaient pas l'embêter avant mais maintenant elles s'en donnaient à coeur joie. Qui prendrait sa défense ? Personne.

"Encore à traîner à l'église ? C'est pas en priant le Seigneur que ton Jean va revenir." Elle ne lui accorda pas un regard et gagna sa chambre. A peine dit-elle ôté son manteau qu'un client entra. C'était son quotidien désormais, les hommes se succédaient et elle devait tous les satisfaire. Quel luxe alors quand elle n'appartenait qu'à Jean. Elle n'était plus l'exclusivité d'un homme puissant. Son client se rhabilla et claqua la porte. Elle entendit sa voix à travers les murs. "J'l'aurais fait avec une statue que ça aurait été pareil !" Fleur de Lys se retrouva d'un bond sur ses pieds et avant même qu'elle ne puisse réaliser ce qu'elle faisait, elle se trouva penchée à la rambarde de l'escalier en criant "Allez-y donc forniquer avec une statue ! Vous verrez que vous ne leur feras pas plus d'effet qu'à moi !" Des rires retentirent dans le hall tandis que le rouge montait à son visage. Mais que lui arrivait-elle ? Jamais elle n'aurait ne se serait crue capable de hurler de la sorte.

"Hé bien Fleur de Lys, vous ne nous aviez pas habitués à ça !" Elle avait tellement honte de son comportement qu'elle ne pouvait plus parler. "Je crois que ça a émoustillé le type dans l'angle." Elle regarda dans la direction indiquée et aperçut un homme à la barbe brune. Il était bel homme. Remarque superficielle et vaniteuse. "Il n'est pas désagréable à regarder, ça change des laiderons qu'on se coltine à longueur de journée. Vous devriez en profitez." Soit. De toute façon c'était lui ou un autre moins avenant. "Je m'appelle Fleur de Lys. Voulez-vous monter ?" demanda-t-elle en tendant sa main.
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Mer 7 Fév - 5:58

Sometimes too much is not enough

Lyseron & Dario
Si Paris semblait avoir gardé les mêmes airs que lorsqu’il l’eut quitté pour la dernière fois, une vingtaine d’années plus tôt, il savait pertinent qu’en vérité il en était tout autre. Oh certes la briques et les pierres n’avaient pas bougés. Les enseignes avaient peut-être été repeintes et la jolie dame qui servait le pain s’était mariée, avait mis au monde cinq rejetons et cachait à présent ses bourrelets sous son tablier sale de farine et de levure. Mais la structure organisationnelle des bas fond de la ville était bien différente. Les acteurs principaux de ce qu’on appelait à présent la Cour des Miracles étaient pour certains même encore au sein quand il était parti le fer au pied.
Mais surtout, il était autrefois jeune et insouciant. Il n’avait que faire que la structure du monde dans lequel il grandissait. Son univers était son clan, s’étendant parfois aux quelques nobles qu’il lui arrivait de côtoyer alors qu’il aidait son père avec les cheveux qu’ils dressaient. Jean était-il seulement à la gouverne de ce monde de crapules et dépravés? Possible, mais c’était en ces temps le dernier de ses soucis.

Aujourd’hui il revenait avec sa propre bande. Et s’il voulait s’y insérer, s’inclure dans ce tourbillon, s’il voulait arriver à ses fins et faire tomber sa soeur de son piédestal, alors il lui faudrait en connaitre tous les rouages. Observer était utile jusqu’à un point. Toutes les villes et leurs habitants finissaient par se ressembler et on trouvaient toujours un peu les mêmes protagonistes. Mais il savait pertinemment que s’il y avait bien un endroit où les langues se déliaient s’était bel et bien au bordel. Les hommes de tous les rangs s’y succédaient, et dans la passion des corps et de la chair, les confidences imprudentes se perdaient. Les demoiselles qui s’y pavanaient étaient ainsi des livres remplis de secrets, et bien souvent l’argent faisait parler.

Il avait poussé la porte de la maison close avec l’assurance qui lui connaissait, mais l’endroit était beaucoup trop feutré et soigné pour qu’il s’y sente totalement à son aise. Ce n’était pas les tavernes crasses et miteuses où il avait l’habitude d’étirer ses soirées. Avec uniquement sa chemise de toile et l’étoffe rouge noué à son cou, il avait des airs de marchands, ou de bâtisseur. La peau cramé et vieillie par le soleil et les muscles qui découpaient son corps laissaient croire à cela, comme s’il passaient ses journées dehors à bosser dur. Il n’avait sur lui que sa fidèle dague, glissée dans sa botte de sorte qu’il la sente bien présente contre la chair brûlée par les fers de sa cheville, mais invisible aux yeux de tous.

De l’agitation soudaine alors qu’un homme passa devant lui, le bousculant presque, puis la voix d’une femme dont la rage ou la frustration déformait un timbre qui d’ordinaire devait être doux et mielleux. Dario tourna le regard pour apercevoir sa provenance. La jolie jeune femme avait attiré l’espace d’un instant tous les regards alors qu’à présent le rouge venait parer ses joues tel un fard parfaitement appliqué. Tiens, si elle s’emporte pour si peu c’est qu’elle doit en porter long, et en connaitre beaucoup certainement.
Dario prit la main tendue et la suivi, sans même lui adresser quelques mots. Il pouvait sentir la douceur de sa peau d’ors et déjà, et elle devait certainement voir le contraste avec la sienne, dont la main sèche et recouverte de cors n’était que présage de son corps entier couvert de blessures et cicatrices en tout genre.

Quand ils entrèrent dans la chambre et qu’elle referma la porte, il s’installa assis sur le bord du lit et déposa sur une petite table une poignée de pièces cliquantes. Il croisa les bras, toujours muet, et l’observa, la pointe d’une sourire étirant le coin de ses lèvres en un léger rictus, attendant qu’elle se déshabille.
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Mar 13 Fév - 19:34
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Le Rouge et la Fleur de Lys

   
L'homme la suivit jusqu'à sa chambre. Fleur de Lys se demandait quel pouvait être son âge. Il était plus âgé qu'elle mais il était plus jeune que Jean. Estimer l'âge des autres n'était pas son fort. De toute façon l'âge ne signifiait pas grand chose. Certaines personnes pouvaient être jeunes mais sages tandis que des personnes d'âge mûr pouvaient faire preuve d'une grande immaturité. Elle ne parvenait pas à se faire une idée sur son client, il dégageait quelque chose d'incertain, une sorte de mystère. Mais qu'importe, elle allait le côtoyer moins d'une heure puis il disparaîtrait de sa vie. Pour Jean elle avait éprouvé de l'intérêt, elle avait eu envie de le connaître.Elle cherchait à créer un lien particulier avec lui, elle ne voulait pas être réduite à l'acte charnel. Quand il s'allongeait auprès d'elle, elle l'avait questionner sur ses goûts, son passé et ses espoirs pour l'avenir. Il voulait un fils et parfois elle avait rêvé de lui en donner un. Parfois seulement car la majorité du temps elle pensait que cela représentait un péché et que l'enfant serait marqué par la honte toute son existence, comme elle. Bâtard fils d'une bâtarde. Son ventre ne s'était pas arrondi et elle n'avait pas comblé les attentes de son amant.

Depuis que Jean l'avait quitté, elle ne souhaitait plus s'attacher à ceux qui partageaient sa couche. Ils allaient et venaient sans qu'elle ne sache rien d'eux, parfois pas même leur nom, et c'était mieux ainsi. Pas par manque d'intérêt mais parce qu'il serait trop douloureux de s'attacher pour se retrouver immanquablement délaissée. La prostituée répondait aux pulsions, comblait la solitude mais ses clients l'oubliaient une fois qu'ils passaient la porte et reprenaient le cours de leur vie dont elle ne faisait pas partie. Elle n'était qu'un plaisir fugace.

L'homme déposa quelques pièces sur la table. Attirée par le bruit métallique, Fleur de Lys jeta un coup d’œil. Le compte n'était pas juste. Il pouvait y avoir plusieurs explications. Il se moquait d'elle. Il rajouterai le reste de l'argent quand ils auront terminé. Il ne connaissait pas son tarif. Elle préférerait croire à la dernière option et l'en informer.

"Ce n'est pas assez. Pour les grandes prostituées c'est plus cher. Si vous n'avez pas plus à débourser, vous pouvez choisir une autre fille. J'ai été la favorite du roi de thune, le gérant estime que cela me donne de la valeur."

Ce n'était pas par vantardise qu'elle avait ajouté ce détail mais pour empêcher les autres d'oublier. Da-Xia avait accédé à des privilèges jamais atteints par ses prédécesseurs. Elles les avait toutes éclipsé en devenant cette presque reine de la cour des miracles. Tomber dans l'oubli l'effrayait. Un jour elle reviendrait de l'église et plus personne ne reconnaîtrait son manteau jaune. Pire que tout Jean lui-même l'oublierait. L'image d'une vieille femme radotant qu'elle avait été favorite du Grand Coësre lui vint en tête. Ce serait sans doute son futur. Elle serait la seule à se souvenir d'un passé révolu. Alors elle le racontait pour faire revivre le temps de quelques mots ces instants de prospérité. Être la favorite de Jean ressemblait le plus au bonheur depuis son exclusion du couvent.
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Mer 14 Fév - 23:38

Sometimes too much is not enough

Lyseron & Dario
Il éclata de rire. Il était bien tombé après tout, alors qu’il voulait des renseignements sur la Cour des miracles et son fonctionnement, il tombait par le plus grand hasard sur la favorite déchue de Jean. Le hasard faisait bien les choses, et elle pourrait certainement lui en apprendre plus qu’il n’aurait espéré. Va savoir, elle devait certainement être amère d’avoir perdu ce poste de privilégiée et tous les avantages qui en découlaient, il pourrait certainement jouer là-dessus pour la faire parler…

Les éclats de son rire s’éteignirent, mais ses yeux gardaient cette lueur amusée.
« Oh p’tain, c’est qu’vous vous prenez pas pour rien à Paris, à croire qu’vous vous pensez vraiment à la Cour avec vos’histoires d’Roi pis d’favorite. »

Pour qui ils se croyaient tous ces gens après tout? À imiter ceux qu’ils détestaient tant, à recréer ce même système d’hiérarchie qu’ils méprisaient. Ils étaient rapides à décrier ce système qui les plaçait au plus bas, à cracher sur les nobles qui les regardaient de haut, sur la justice qui semblait les oublier, mais les voilà qui reproduisaient la même histoire. Ceux qui étaient bas se retrouvaient encore plus bas. Une société à l’intérieur d’une société, des lois sous des lois. Pour donner une illusion de pouvoir à ceux qui réussissaient à se hisser un peu plus haut, pour isoler et abandonner encore plus les autres qui n’arrivaient pas à nager dans les flots agités d’un monde en constant changement.
Il se leva, attrapa les pièces qu’il avait déposé juste un peu plus tôt sur la table, et fit les quelques pas qui le séparait de mademoiselle la Grande Prostituée pour se retrouver tout juste devant elle, tellement proche qu’un simple pas de plus et leurs corps se touchaient. Il avait au moins une tête de plus que la jeune femme, et ainsi il devait baisser le regard pour l’observer. Sans lui laisser le temps de reculer, il avait attrapé son poignet, ses doigts se refermant autour avec une certaine force et fermeté qui devait être légèrement douloureuse.

« R’garde. Laisse tomber, j’irai m’branler t’seul après. J’veux juste parler, est c’que c’t’assez pour Votre Majesté ou j’laisse entrer l’suivant qui a envie d’payer fortune pour vous baiser? »
Il déposa la monnaie dans la main qu’il retenait, avant de défaire l’emprise de ses doigts sur le poignet de la jeune femme et de faire un pas en arrière.

Il n’avait pas vraiment l’intention de la forcer à quoi que ce soit, sinon il n’aurait pas perdu le temps de lui proposer de partir ou même de lui offrir de l’argent. Mais il trouverait bien dommage de quitter ainsi sans rien, ni informations ni même avoir aperçu la courbe de ses seins et le galbe de ses fesses. En d’autres temps, d’autres lieux, d’autres circonstances, il aurait sorti la dague qu’il gardait toujours sur lui, l’aurais violée à la pointe de cette dernière, lui aurait soutiré les informations qu’il cherchait et serait parti, la laissant baigner dans un lac de son propre sang, ou non.
Mais il se devait de se garder une petite gêne, et surtout d’être patient. La meilleure des vengeances serait servie froide, il ne pouvait pas gaspiller toutes ses chances en cédant à ses impulsions et ses habitudes. Dario avait déjà enduré les galères sur cinq longues années pour la seule idée de venger la mort de son père, il pouvait recommencer. Il savait très bien que le prix valait l’attente.

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Sam 24 Fév - 23:21
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Le Rouge et la Fleur de Lys


Son client éclata de rire mais Fleur de Lys ne se joignit pas à lui. Elle pouvait voir que ces propos l’avaient amusé mais elle ne se sentait pas capable de rire à son tour. Au contraire elle sentit un frisson lui parcourir l’échine. Ce n’était pas un rire communicatif. Elle éprouvait un certain malaise mais elle décida d’ignorer la crainte qui commençait à lui tenailler les entrailles. Il se moquait de la Cour des Miracles, pâle et ridicule copie de la Cour royale. Fleur de Lys ne le concevait pas ainsi mais il n’avait pas tort à la réflexion. Deux cours, deux rois aux extrêmes opposés, opulente richesse et misérable pauvreté. Une Cour dans une Cour. Un roi soleil contre un roi de thunes. Des favorites de haute naissance contre des favorites nées dans la fange. Brocarts, velours, soie, or et pierres précieuses contre habits démodés, verroterie et pacotilles. Elle serait un reflet déformé de la favorite déchue Mademoiselle de La Vallière avec qui elle partageait d’après certains une légère ressemblance. Les plus miséreux auraient reproduit un système qu’ils haïssaient. Elle le voyait plutôt comme un refus, une scission. Nous ne sommes plus vos sujets, Majesté, nous avons notre propre royaume, notre propre souverain, nos propres lois et vous ne pouvez rien contre cela. Les miraculés n’étaient plus des sujets du Roi, ils suivaient un homme qui les protégeait, un homme qui les comprenait, un homme qu’elle aimait encore malgré tout. Elle ne commencerait pas à argumenter contre lui, elle n’en possédait ni la force ni même l’envie. Il les méprisait et ne s’en cachait pas. Son ton était si désagréable qu’il aurait pu cracher sur eux, cela aurait eu le même effet. Et bien soit, il pouvait les dédaigner, elle ne se souciait pas de son avis.

Lorsqu’il se leva, elle sursauta, le regardant avec inquiétude. Il s’empara de son poignet et la tenait fermement. Elle se retrouva prisonnière physiquement et mentalement. Elle aurait voulu se débattre, crier, appeler à l’aide. Adam Beaucieux serait certainement venu pour la défendre, il n’aimait pas que l’on malmène ses prostituées. Mais elle était incapable de produire le moindre son. La peur la figeait sur place. Ses jambes tremblaient sans qu’elle puisse les arrêter. Elle n’osait pas le regarder, ses yeux restaient baissés, regardant dans le vide. « Seigneur je vous en conjure, ne le laissez pas me faire de mal. » pria-t-elle. Qu’allait-il lui faire ? Elle ne pouvait le concevoir et préféra fermer les yeux.

Il était tellement vulgaire dans ses propos mais elle fut rassurée d’entendre qu’il ne voulait que parler. Elle rouvrit les yeux pour voir des pièces de monnaie déposées dans sa main et son poignet libéré. Il avait ajouté des pièces. Etait-ce son prix ? En cet instant elle était incapable de répondre. Et s’il n’avait pas donné assez, elle se garderait bien de lui faire remarquer. Une larme coula sur sa joue et elle détourna la tête pour la dissimuler. Fierté. Elle ne voulait pas qu’il puisse voir. Son cœur tentait de reprendre un rythme normal. Il avait reculé mais la distance n’était pas assez grande à son goût. Elle fit plusieurs pas en arrière jusqu’à se heurter contre le mur. Du coin de l’œil elle observa furtivement la porte. Elle pouvait courir, sortir et demander à ce qu’il soit chasser comme le rustre qu’il était. Mais elle n’osait pas. Il aurait le temps de la rattraper et de lui faire du mal. La crainte de sa violence la retenait d’agir. Elle allait lui donner ce qu’il voulait, ensuite il partirait et ne serait qu’un mauvais souvenir parmi tant d’autres.

« De quoi voulez-vous parler ? » demanda-t-elle.

Tous les clients finissaient par se ressembler mais certains se distinguaient par leurs exigences particulières. Fleur de Lys préférait ne pas s’en rappeler. Il devait être un de ses clients particuliers qui préféraient parler plutôt qu’autre chose. Mais ses craintes n’étaient pas apaisées. Il pouvait se fâcher à nouveau. Il semblait redevenu calme mais cela pouvait n’être qu’une façade. Elle n’avait aucune idée de ce qu’il attendait d’elle et elle craignait de ne pas répondre à ses attentes. Ce n’était pas le genre d’homme qui supportait d’être contrarié.
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Dim 4 Mar - 2:45

Sometimes too much is not enough

Lyseron & Dario
Il voyait bien qu’il ne la mettait aucunement à l’aise. Qu’il lui faisait peur. Ses jambes qui tremblaient, son regard qui cherchait autre chose sur lequel s’accrocher, tout sauf le sien, et qui finalement se fermait, comme cherchant le épis ou le réconfort dans la noirceur des paupières closes. La larme qui glissa sur sa joue, qu’elle voulait cacher dans un effort vain en détournant la tête.

Un autre aurait voulu la rassurer, l’assurer qu’il ne lui ferait aucun mal, pas cette fois, pas ce soir. Que sous ses allure de rustre, sous la violence de ses mots et l’impulsivité de ses gestes, il avait une retenue intelligente, et il savait pertinemment qu’aucun sang versé ce soir ne lui serait utile. Mais franchement, Dario n’en avait que faire. Si ses mots étaient durs, la jeune et jolie prostitué avait assurément connu pire que lui. Les pleurs de ces femmes qu’il avait violée, de ces jeunes filles dont il avait assassiné le fiancé, de ces enfants qui découvraient le corps inanimé de leur père, ces pleurs ne l’atteignaient plus. Alors qu’elle pitié pourrait-il bien trouvé pour les larmes silencieuse d’une putain effrayée?

« De tout, d’rien? Qu’est-ce que j’en sais? »

Il se détourna un instant, cherchant la pièce du regard, à la recherche de quelque chose à boire, mais nul flacon à vue ainsi. « Y’a moyen d’avoir de quoi à boire? T’faudrait un verre à toi ‘ssi d’ailleurs, tu trembles on croirait t’penses que j’vais tuer. » Bon, il n’avait certes pas été le plus délicat des hommes jusqu’à présent, mais Dario voulait bien croire qu’il avait déjà fait bien pire et que ce soir il était dans un bon jour…

Il laissa la tâche de lui servir quelque chose à se désaltérer à la jeune femme et attrapa la chaise du petit bureau qu’il tourna d’un geste avant de l’enfourcher, croisant les bras sur le dossier, et reportant son regard sur Fleur.
« Fleur de Lys, c’pour quoi c’surnom ? » Oui, certes, elle avait bien l’air délicate et fragile comme une fleur, mais encore? Ou bien était-ce tout ce dont elle pouvait se vanter? Sa douceur et ses airs fragiles? Était-ce simplement cela qui avait attiré Jean, qui l’avait fait choisir cette fille-ci parmi toutes les autres?

« Pourquoi y vous’a lâché, Jean? Trop vieille? Y’aime les gamines c’ça? Ou y’en a trouvé une plus belle? » C’était ça qui allait être plus intéressant, plus révélateur. Et s’il pouvait déceler chez la jolie une once de rancoeur, de tristesse, d’amertume, alors peut-être voudrais-elle finir par lui en dire plus, s’ouvrir un peu à lui, et lui dévoiler quelques secrets qui pourraient lui être utile…

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Lun 26 Mar - 19:43
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Le Rouge et la Fleur de Lys



Son client souhaitait discuter de tout et de rien d'après ses propres mots. Quel genre de personne était-il pour demander à une prostituée de se limiter à un échange verbal ? C'était inédit et étrange. Cela aurait dû la rassurer car après tout il n'y avait rien de désagréable dans un simple bavardage. Mais elle ne trouvait pas d'apaisement dans cette requête. La crainte demeurait tenace.

L'homme réclama à boire. Fleur de Lys s’exécuta immédiatement car elle n'avait aucune envie de lui donner une raison de s'énerver. Elle ouvrit un placard intégré dans le mur et que l'on remarquait à peine pour en sortir un pichet dont elle versa le contenu dans deux timbales. Il l'avait invité à boire car elle tremblait comme si elle craignait pour sa vie. A qui la faute ? Il l'avait effrayé au point de la faire pleurer et il se moquait ensuite qu'elle frémisse aux moindres de ses gestes. Son environnement était certes composé de voleurs et de voyous en tout genre mais elle n'avait pas l'habitude d'être malmenée. L'homme prit place sur une chaise en l'enfourchant comme il l'aurait fait avec un cheval et s'appuya sur le dossier. Il lui demanda l'origine de son nom avec ce qui semblait être un soupçon de dédain.

« La plupart d'entre nous prennent un nouveau nom en arrivant à la maison Sophie comme un nouveau départ en somme. On m'a surnommé Fleur de Lys car les noms raffinés plaisent aux clients en général. » expliqua-t-elle en toute simplicité. « Et vous quel est votre nom ? » demanda-t-elle car tout en souhaitant le rayer de sa mémoire, elle ne pouvait pas accepter qu’il reste un inconnu, un visage sans nom. L’esprit humain et ses contradictions.

L'anecdote n'avait rien de croustillant. Ce n'était même pas sa propre idée et elle n'aimait pas vraiment ce surnom, pas plus qu'un autre en tout cas. Mais elle appréciait de ne pas se faire appeler Lyseron. Ce n'était pas elle qu'ils touchaient, ce n'était pas la vraie elle qui s'offrait, c'était une autre, un alter-ego. Du moins c’était ce qu’elle voulait croire, ce qu’elle se disait pour se rassurer, pour continuer dans cette voie sans sombrer.

L’homme lui demanda pourquoi elle n’était plus la favorite de Jean. Il utilisa le terme « lâché » mais elle préféra ne pas s’attarder sur ce vocabulaire blessant. C’était une question des plus pertinentes et elle s’accorda le temps de la réflexion avant de donner une réponse. Pourquoi Jean l’avait-il abandonnée ? Elle se sentait heureuse auprès de lui. Heureuse signifiant être en sécurité et à l’abri du besoin. Naïve, elle n’avait pas songé qu’elle pouvait tout perdre. Elle aurait dû s’en douter pourtant, l’expérience lui avait déjà prouvé que le bonheur était fugace. Mais elle possédait une telle confiance en l’avenir qu’elle ne s’était pas méfié, elle avait pris pour acquis la faveur du souverain de la Cour des miracles.

« Plus belle oui. »

La beauté de Da-Xia avait certainement joué en sa faveur. Pas sa jeunesse car la perle exotique était plus âgée que la fleur de lys. Qu’importe son âge, qui pourrait résister à ce teint d'ivoire, ses yeux fendus comme ceux d'un chat et cette chevelure d'ébène ? Elle était indéniablement envoûtante. Pourtant le réel argument était qu'elle pouvait être potentiellement la mère de ses enfants. Du moins si argument il devait y avoir car après tout Jean n'était pas obligé de se justifier. L'affection allait et venait, les plaisirs variaient. Il voulait une nouvelle favorite, qu'il en soit ainsi. Mais Fleur de Lys le savait, il l'avait quittée parce qu'elle n'avait pas été capable de lui donner une descendance. Il fallait donc essayer une autre femme.

« Plus fertile peut-être.»

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