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 Lyseron Laforge

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Mar 26 Déc - 20:33

Lyseron Laforge

“Persephone ate the seeds because on land she was a flower but over death she was a queen”
Prénom(s) : Dans le registre de l’église où elle fut baptisée, elle porte le prénom de Lyseron. ◆ Nom : Toujours dans le même registre il est écrit Laforge. Il s’agit du nom de son géniteur, plus connu sous le nom de père Augustin. ◆ Surnom : Depuis son arrivée à la capitale elle est appelée Fleur de Lys. ◆ Date de naissance : elle a été baptisée le 1er septembre 1643, on peut donc supposer qu’elle est née quelques semaines avant mais la date exacte est inconnue. ◆ Âge : la fraîcheur de la double décennie qui pourtant déjà commence à faner, 24 années . ◆ Orientation sexuelle : pourvu qu’ils soient beaux et tendres, pourvu qu’elles soient douces et graciles. ◆ Situation matrimoniale : dame de personne, fille de tous ceux qui pourront payer. ◆ Métier : résidente à la maison Sophie. ◆ Religion : elle est d’obédience romaine. ◆ Groupe : miraculés. ◆ Célébrité : Noémie Schmidt. ◆ Crédits : dakini (avatar) mozarlin (gifs).
Eh toi ! Ma jolie, qu'est-ce que tu fais dehors toute seule à une heure si tardive ? Ho vous m’avez fait peur ! Je suis perdue. Je cherchais un endroit pour passer la nuit mais…  C'est qu'il faudrait pas qu'il t'arrive malheur ma belle, le vieux Claude peut te raccompagner tu sais ! T'imagine ma mignonne, tu t'retrouves face à deux gars qui s'en prennent à toi, ils pourraient en vouloir à ton argent, à ta vie, à autre chose... Tu ferais quoi ? Me raccompagner ? Vous feriez cela ?Ce serait si aimable de votre part. Paris est nouveau pour moi, je ne voudrais pas faire de mauvaises rencontres. Ah j'te l'dis ! Tu s'rais bien contente que j'sois là si ça arrivait. Mais d'ailleurs, j'ai jamais été très physionomiste mais je me souviens pas de ton visage. Tu viens souvent par ici beauté, parce que l'on peut pas vraiment dire que ce soit un endroit très recommandable pour une fille comme toi ? Non je n’ai pas l’habitude de fréquenter ces lieux. Je viens de la campagne. Mais pourquoi cet endroit ne serait pas recommandable ? Paris n’est-il pas rempli de bons chrétiens ?

- Nous ne nous sommes pas vu depuis des années et aujourd'hui vous frappez à ma porte pour me confier votre bâtarde ?
- Je vous en prie ma cousine ayez pitié.
- Ho mais j'ai pitié ! Pour le salut de votre âme, vous un homme de Dieu qui a succombé à la luxure. Pour la pauvre femme que vous avez détourné du droit chemin. Et pour votre fille le fruit du péché.
- Ne me jugez pas Henriette.
Un sourire s'esquissa furtivement sur le visage de la religieuse. Voilà bien longtemps qu'on ne l'appelait plus ainsi. Elle était soeur Geneviève désormais.
- Ce n'est pas à moi de juger mais à Dieu tout puissant. Je prendrai soin de votre enfant. Comment s'appelle-t-elle ?
- Lyseron.
Soeur Geneviève pris l'enfant dans ses bras. Elle savait que la mère supérieure ne lui refuserait pas cette faveur, pas après les années passées ensemble. Lyseron fut accueillie au couvent parmi d'autres fillettes de son âge. Elle avait été confiée durant ses premières années à une nourrice payée par son père. Lyseron était une bâtarde, fille d'un prêtre et d'une paroissienne. La mère avait trouvé refuge chez une parente pour dissimuler sa grossesse puis avait quitté la paroisse pour ne plus revenir. Peut-être désirait-elle commencer une nouvelle vie, tourner le dos à son passé honteux, quoiqu'il en soit l'enfant ne fut pas du voyage. Le père, sensible au destin de sa progéniture, subvint à ses besoins.
Lyseron évoluait au couvent sans se faire remarquer. Elle était relativement obéissante quoiqu’il lui arrivait parfois de faire des caprices. Son caractère n’était pas fort, elle n’avait rien de farouche et elle ne tenait pas tête aux religieuses par désir de se rebelle face à l’autorité. Il n’y avait rien de superbe dans ses colères qui étaient plutôt dues à l’accumulation de tristesse qu’à un tempérament de feu. Elle se sentait seule. Fille de rien. Orpheline. Sans père, sans mère. Elle n’avait rien à raconter, aucun souvenir heureux à évoquer. Elle avait envie de faire comme les autres, de commencer une phrase par « ma mère dit toujours que… » ou « mon père pense que… » mais elle ne pouvait que se contenter d’écouter. Elle ne pensait pas que sa situation pouvait être pire. Mais elle se trompait. Bâtarde. Honte. Fruit de la luxure. Souillée par les désirs de ses parents. Les murmures sur ton passage étaient insoutenables. Tu les haïssais ces parents dont tu portais la souillure. Tu maudissais la faiblesse de leur chair, la bassesse de leur passion et tu maudissais plus encore ceux qui te considéraient comme misérable pour les crimes de tes parents. Tu n’avais pas demander à venir au monde, tu n’étais pas responsable des actes de ceux qui t’avaient fait naître.

- Est-ce vrai ce que l'on raconte ma mère ?
- A quoi faîtes-vous allusion mon enfant ?
- Que je suis une bâtarde !
Le peu de silence qui régna dans la pièce suffit à confirmer ses craintes. Les larmes coulaient sur ses joues.
- Mais que vais-je devenir? Je ne supporte plus leur regard en coin et leurs chuchotements. Je n'arrive plus à rester digne. J'avais encore l'espoir qu'il s'agissait de rumeurs mais maintenant...
Sœur Geneviève se leva pour lui prendre les mains.
- Mon enfant n'ayez pas honte pour un péché que vous n'avez pas commis. Vivez en bonne chrétienne et vous n'aurez aucune raison de baisser la tête.
- Mais je leur en veux tellement sœur Geneviève, mon cœur est rempli de colère.
- Pardonnez-leur. A vos parents et aux médisants. Ne restez pas centrée sur vous-même, il faut que vous soyez au dessus de ces viles pensées.
- Je vous conseille de faire pénitence pendant cinq jours. Demandez pardon au Seigneur.
La prière apaisa son cœur. Les saintes écritures la réconfortaient.
- Et pourquoi as-tu été la seule en isolement, pourquoi pas celles qui se moquaient de toi ? C'est toujours pareil, les privilégiés m'insupportent. Elles se croient supérieures.
- Le Seigneur aiment tous ses enfants de manière égale.
- On devrait peut-être leur dire alors parce que vu leur tête ils ont l'air persuadé d'être les préférés. Je suis sûre qu'ils s'imaginent qu'à leur mort ils mangeront dans de la vaisselle d'or à la table du Père et nous regarderont de haut exactement comme en ce moment. Pourquoi est-ce qu'elles ne mangent pas à la même table que nous ? Est-ce que Jésus ne mangeait qu'avec des duchesses ? Est-ce qu'il n'a pas dit au contraire que nous étions tous égaux?
- Nous le sommes et ceux qui pensent le contraire ont tort. Ils ne valent pas mieux que nous parce qu'ils sont nobles. Mais il ne sert à rien de te fâcher.
Constance se faisait du mal. Elle laissait la colère s'emparer de son coeur inutilement. C'était la volonté de Dieu. Il y avait des riches et des pauvres. Si les riches étaient suffisamment arrogants pour se croire supérieurs, Dieu verrait leur péché car Dieu voyait tout. Elle avait confiance dans le jugement divin.
- Qui est-ce ?
- Léonie d'Aigrepont. Petite noblesse. Elle a vécu dans une demeure reculée mais son père envisage un mariage  avantageux. Il lui faut donc une éducation plus poussé.
- Et plus honorable. Être instruite par des religieuses c'est une garantie.
- En tout cas cela est plus rassurant que de la savoir seule. Elle a quelque chose de sauvage dans le regard, si j'étais un homme je ne voudrais pas l'épouser.
- Si j'étais un homme je crois au contraire que je la choisirais pour cela.
- Non les hommes n'aiment pas les indisciplinées. Ils aiment les dociles. Enfin nous ne sommes pas des hommes, nous n'avons pas à choisir.
Et si on inversant les rôles ? Serait-ce si terrible si les femmes choisissaient leur mari ? Lyseron songeait que les époux devraient se choisir mutuellement en se basant sur l'affection plutôt que sur la dot de la future mariée. Le couple serait plus durable. Ou peut-être pas. La passion pouvait s'essouffler paraît-il. Mais elle n'en savait rien, ses connaissances dans ce domaine étaient inexistantes. D'ailleurs elle n'avait pas envie de savoir, c'était inutile, personne ne voudrait épouser une bâtarde.
- Vraiment vous n'êtes pas intéressée Lyseron ?
- Vraiment Léonie.
- Je ne peux pas croire que vous n'êtes pas curieuse de connaître l'amour. C'est le propre de l'Homme d'aimer.
- Il existe différentes formes d'amour. Tous les Hommes ne sont pas destinés à vivre le même amour.
- Mais renoncer à une chose que l'on n'a jamais connu...
- C'est résister à la tentation.
- La résistance est réelle si l'on choisit en connaissance de cause.
- Je dirais plutôt que c'est choisir le bien quoi qu'il arrive.
Pour quelqu'un qui avait vécu isolée de tout, elle avait du répondant cette Léonie. Et elle avait un avis tranché. Discuter avec elle était vivifiant et remplaçait les conversations enflammés de Constance, partie du couvent pour aider sa famille après le décès de sa mère. Auprès de Léonie elle se cultivait. En dehors de la Bible elle ne connaissait que peu de choses. Le bas peuple n'était guère instruit en mythologie antique ou culture étrangère. Léonie s'y entendait car elle les avait lues. Quelle chance elle avait, savoir lire devait être formidable pour découvrir l'inconnu et étoffer ses connaissances. Le monde devait être moins morne quand on connaissait autant de choses. Les rêves devaient être plus riches. Lyseron était éblouie et elle se rapprochait de cette source de lumière que représentait Léonie.
- Ces instants secrets je les garderai en mémoire. Ils seront comme des petits trésors que je ressortirai quand je serais prisonnière dans un quelconque manoir au bras d'un quelconque marquis.
- Il ne sera peut-être pas quelconque. Vous pourriez être surprise.
- Il sera vieux.
- Certaines personnes âgées sont encore agréables à regarder. Et il pourrait aussi être gentil. Vous pourriez même en tomber amoureuse.
- Ce que vous êtes optimiste ma parole ! C'est ce que j'aime chez vous.
- Bientôt vous oublierez...
- Non je ne crois pas qu'il soit possible d'oublier ce qui existe entre nous.
Léonie déposa un baiser sur son épaule dénudée puis se pressa contre elle. Peau contre peau.
- Si votre avenir vous semble si insurmontable, pourquoi ne pas y remédier ?
- Et comment ? Nous en avons déjà discuté Lyseron. S'enfuir pour aller où ? Pour vivre avec quels revenus ? Même si nous trouvions une réponse à ces deux questions, nous ne pourrions vivre ensemble, nous sommes des filles.
Silence. Lyseron savait qu'elle avait raison. Les filles ne pouvaient vivre seules, il fallait la tutelle d'un homme.
- De plus je ne crois pas que vous puissiez vivre toute votre vie dans le péché. Non c'est mieux ainsi. Nous serons séparées, je deviendrai une épouse et vous une religieuse.
Nouveau silence. Léonie avait de nouveau raison. Elle était devenue une pécheresse, elle qui avait tant espéré effacer la souillure de sa naissance et garder la tête haute. Prise de honte et de remord, elle se cloîtrait pendant des jours, résolue à ne plus céder à la tentation. Elle implorait le Ciel de lui donner la force de résister. Mais la simple évocation de Léonie dans ses prières suffisait à corrompre sa volonté. L'idée de la croiser au réfectoire faisait naître sur ses lèvres un sourire. Et le soir elle la rejoignait dans sa chambre. Léonie ne s'étonnait plus de son petit manège, elle connaissait son hésitation constante entre sa foi et ses sentiments. Peut-être était-ce gravé dans sa chair, née de la luxure elle devait succomber à son tour et que prier le reste de son existence ne lui permettrait même pas d'obtenir le pardon. Il lui était pourtant impossible de se détourner complètement du Seigneur. Peut-être qu'Il lui offrait une chance parce que son crime était si grand qu'elle ne méritait pas la compassion de ses sœurs. L'horreur déformait leurs traits quand elles furent découvertes. Le jour même Léonie fut renvoyée chez elle et Lyseron fut mise à la porte. Il n'y eut pas d'adieux, pas de discussion. Cette fois-ci la mère supérieure ne lui conseilla pas de faire pénitence. Son péché était trop lourd pour être absout.
- Le grand Coësre veut voir sa fleur de lys.
Ses lourds pas résonnaient dans le couloir. Il franchit le seuil de la porte avec cette lueur dans le regard qu'elle connaissait bien. Jean Sansdieu possédait un physique et une prestance sans pareil. A la fois effrayant et admirable comme une tempête. C'était l'océan qui se déchaînait dans ses yeux quand il la regardait. Fleur de Lys l'attendait allongée sur son lit, chevelure défaite et à demi-nue. Lorsqu'il s'empara d'elle, bête affamée, elle émit un petit rire. Le grand Coësre avait jeté son dévolu sur elle dès son arrivée à la maison Sophie. En tant que favorite elle lui était exclusivement réservée. Seule, sans argent ni aucune formation, elle avait échouée dans les bas-quartiers de la capitale après qu'un commerçant ait accepté de la prendre dans sa charrette. Ses habits de novices n'éveillaient pas la méfiance et elle avait été suffisamment convaincante en affirmant rendre visite à une parente. Que le Seigneur la pardonne pour ce mensonge. Elle croyait trouver de l'aide en ville, comptant sur la charité chrétienne. Mais soit cette charité était un mythe, soit elle n'avait rencontré que les cœurs les plus secs de Paris. Les portes se refermaient les unes après les autres. Ce fut ceux que les honnêtes gens considéraient comme la pire engeance qui lui tendirent la main. Les indignes mendiants, les odieux voleurs, les indécentes prostituées. Le petit liseron des champs devint l'étincelante fleur de lys. Fraîche et délicate. Protégée par un homme tout puissant dans un univers dont elle ne soupçonnait pas l'existence. Et même si l'association entre l'athée grand Coësre et la dévote fille de joie avait un aspect comique, elle avait le mérite de la tenir éloignée des souffrances qu'elle aurait pu endurer. Elle ne l'aimait pas non, elle pleurait encore sa séparation d'avec Léonie, mais elle lui était reconnaissante de s'être érigé en remparts contre tous les autres. Jour après jour elle réalisait sa chance, en voyant les clients qui défilaient dans la maison. Leur mine et leur nombre l'effrayaient. Offrir à vertu au roi des miraculés était la moindre des choses, surtout qu'il n'était pas dépourvu de charmes. Certes elle perdait sa vertu mais elle l'avait déjà perdu en s'engageant dans une relation saphique. C'était Léonie qui lui avait appris ce mot. Elle disait que les femmes qui s'aimaient entre elles étaient appelées "amies de Sappho" en référence à la poétesse de la Rome antique.
- Finalement le grand Coësre préfère les fleurs exotiques à notre emblème royal.
- Voilà une remarque fort déplaisante.
- Et pour l'aimer, il l'aime sa perle d'Extrême-Orient ! Elle vit avec lui. On la surnomme "la presque reine" c'est pour dire les privilèges.
Fleur de Lys se leva brusquement et quitta la table pour pleurer dans sa chambre. Quelle peste ! Ne pouvait-elle pas évoquer le sujet à un autre moment ? Tout le monde savait pourtant combien l'abandon du grand Coësre la chagrinait. Les sentiments qui l'animaient autrefois s'étaient fanés. Il brûlait de passion pour une autre. Elle ne pouvait la détester mais elle lui en voulait malgré tout. Innocente ou non, elle la considérait comme une rivale qui avait éloigné son amant. Elle avait cherché les raisons de son départ. A qui inculquait la faute ? Da-Xia ? L'avait-elle séduit sachant qu'ils étaient liés. Jean ? S'était-il passé comme des hommes en recherche constante de changements ? Elle ? Sa dévotion avait-elle fini par l'agacer, lui qui auparavant s'en amusait ? Était-ce parce que son ventre n'avait pas porté les fils qu'il espérait ? Elle avait pleuré une journée entière et perdu l'appétit toute une semaine. Puis elle avait voulu y voir une opportunité pour quitter ce vie de vices. Mais ils avaient ri. Personne ne voudrait plus d'elle ailleurs. Il n'y avait que Marie Madeleine pour réussir l'exploit de passer de prostituée à disciple du Christ. Elle finirait ses jours dans cette fosse dans laquelle elle était tombée, une plaie béante au cœur, l'odeur de la souillure sur sa peau.

Pseudo : dakini ou poison ivy. ◆ Âge : on ne demande pas son âge à une dame ! ◆ Trouvaille du forum : je suivais le projet sur bazzart puis un certain corse est venu me glisser le lien  ◆ Avis sur le forum : il est bien beau. ◆ Le mot de la fin : fin.
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