L’Outre-Grand-Pont et son cimetière des Innocents, Belladone y allait de temps à autre. Elle s’était drapée d’une cape et avait mis sa capuche pour passer plus inaperçue. Belladone aimait se recueillir auprès de sa mère. Evidemment cela n’était pas chose aisée. Les morts et surtout les condamnés à mort n’avait pas réellement de sépulture mais la jeune demoiselle aimait trouver un endroit au calme pour penser à elle. Ce n’était pas toujours facile auprès de son père et de ses frères. Alors lorsqu’elle en ressentait le besoin, Bella s’éclipsait. Elle ne disait pas vraiment où elle allait mais elle supposait que Diego père s’en doutait.

La demoiselle s’était recueillie un long moment ce jour-là. Sa dernière sortie pour le marché l’avait un peu secouée. Voir un enfant se faire accuser de vol lui avait rappelé de douloureux souvenirs. Elle n’avait pas oublié e sort que la Couronne avait réservée à sa pauvre mère. Foutée, et pendue, une horreur dont elle avait encore les images en tête. Et si Bella faisait tout pour honorer la mémoire de sa guérisseuse de mère.  La fille de Diego était connue dans son clan de gitan pour être une bonne guérisseuse elle aussi mais bien plus que la guérison, Bella était aussi capable de fabriquer quelques poisons ou quelques décoctions qui pouvaient ravir les belles dames de la Haute Société parisienne.

Bella sortait du cimetière, perdue dans ses pensées. Elle ne remarqua pas la belle femme qui marchait elle aussi sur le pavé de Paris, sur le bord de la route ou du moins ce qui ressemblait à une route ou une rue de Paris. Les pavés n’étaient pas très propres mais la fille du Traqueur ne s’en souciait guère. Elle avait autre chose en tête comme ramener les petites plantes que sa complice et amie, la petite souris de Paris, lui avait donnée. Elle les avait dans une de ses grandes poches qu’elle avait dans sa cape. La petite brune s’élança dans la rue lorsqu’elle s’arrêta nette. Elle avait senti qu’elle venait de toucher quelqu’un. Elle releva la tête et la capuche de sa cape retomba dans son dos. Devant elle se tenait une femme d’un certain âge pour elle à la magnifique chevelure blonde. Elle ne semblait pas appartenir au monde de Belladonne. La petite gitane tenta un sourire maladroit. Elle ne savait pas réellement comment a femme allait réagir. Puis lorsqu’elle la regarda attentivement, elle reconnut la femme de la bonne société qui de temps à autre venait lui acheter des potions et des décoctions.