Avec Alexandre du Vernay Mon verre de vin blanc dans une main, je donne de légers coups dans la coupe avec mes ongles, action qui provoque un léger bruissement. Cela fait dix minutes que je ne vois plus Alexandre et je commence à m’ennuyer à mourir. Toute la cour s’amuse, c’est une grande fête et la noblesse est au rendez-vous. J’aime danse, mais quand il n’y a pas Alexandre, tout est plus fade, morose.
Soupirant une énième fois, je remplis mon verre une dernière fois avant de le boire d’une traite, tout en restant discrète. Il ne faudrait pas que mes amies me voient et lancent des ragots sur une possible dépendance à l’alcool. Ici, tout va très vite. On pourrait comparer les rumeurs à la météo : cela ne dépend pas de nous, parfois les jours seront ensoleillés, et d’autres seront plus orageux. En ce moment, en ce qui me concerne, c’est plutôt réchauffé. Tellement que c’est moi qui lance les rumeurs, pour éviter qu’on en lance à mon sujet. Il vaut mieux prévenir que guérir.
Une fois mon verre terminé, je le repose, arrange ma robe qui prend plus de place qu’un hippopotame et décide de partir à la recherche de mon meilleur ami.
Je cherche d’abord une dernière fois dans la salle principale, ne le trouvant pas, je décide d’aller vers les cuisines. Après avoir fait le tour des cuisines et une fois que l’odeur des aliments est bien imprégnée sur mes vêtements, je quitte la salle sous le regard interloqué des cuisiniers. Il faut dire que la place des nobles n’est pas dans la cuisine. Je pense qu’ils sont tous surpris de m’avoir vu, ici.
Une fois que j’ai remonté les marches menant à la salle principale, je remarque un couloir que je n’ai pas encore visité. Je pousse la première porte et découvre une pièce plongée dans le noir.
J’allais repartir, mais j’entends comme une respiration. Je me retourne, et au bout de quelques secondes, je distingue la silhouette d’Alexandre. Soupirant de soulagement à l’idée de l’avoir retrouvé, je m’approche doucement après avoir refermé la porte.
-
Elsa ?Je le vois me sourire et tapoter le sofa. Je viens donc m’installer à côté de lui et attend qu’il m’explique ce qu’il fait là.
- Désolé d’avoir fui.Je souris légèrement et secoue la tête. Je me laisse glisser dans le sofa, étouffant légèrement dans ma robe. Prenant une légère inspiration, je pose ma main sur la sienne.
- Tu es excusé, tu as de la chance, je n’ai pas mis longtemps à te trouver !Ma tirade se termine avec un clin d’œil taquin et je noue mes doigts aux siens. Alexandre et moi sommes très proches.
- Merci. D’être venue, je veux dire. Je hoche la tête et serre un peu plus sa main afin de lui montrer que je suis présente et que je le resterais. Il se laissa glisser sur moi et vint poser sa tête sur mes genoux. Souriant légèrement, je posais ma main dans ses cheveux et me mis à les caresser doucement.
- Dis-moi ce qui te tracasse. Ton visage est aussi sombre que cette pièce. Je n’aime pas te voir comme ça.Je fronce légèrement les sourcils et croise mes jambes sous ma robe. Je n’en peux plus de me tenir droite constamment, mes membres sont engourdis.
Attendant que Alexandre me réponde, je me mets à observer les alentours de la pièce et me rend compte que l’on est sûrement dans un bureau. Ma tête tourne un peu à cause du vin blanc et de l’obscurité, mes yeux devant forcer pour déceler les éléments qui nous entourent.